Disney réfute : ses films sortiront toujours en Blu-Ray 4K

Publié le par Arthur Cios,

On a donc toujours espoir de voir une remasterisation de Fight Club et de The French Connection.

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Défendre la stratégie Disney dans cet écosystème du cinéma en difficulté devient de plus en plus compliqué. Les décisions, rationnelles certes, mais dangereuses pour le maintien en vie de ce qui constitue le septième art, se suivent et se ressemblent. Logiquement donc, l’information sur l’arrêt des sorties en Blu-Ray 4K, vérifiée pourtant plusieurs fois, semblait vraie.

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Après avoir décidé de sortir en VOD son Mulan en Amérique du Nord et en Europe, alors que les salles du monde entier attendaient la sortie de ce long-métrage, décision qui va avoir un impact sans précédent dans l’histoire du septième art, on nous informait – à tort – que la firme aux grandes oreilles comptait abandonner la sortie de son catalogue et des sorties futures en Blu-Ray 4K

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Vu que ce type de sorties, entre la remasterisation et la production en grande quantité de boîtiers et autres, coûte plus qu’il ne rapporte à Disney, cela faisait sens. Surtout que The Digital Bits nous expliquait que, selon ses sources internes, les employés dédiés à ce service chez la Fox avaient été licenciés après le rachat. Cela combiné aux pertes chez Disney à cause du confinement, qui vont aboutir à des coupes de budget, et nous sommes tous tombés dans le panneau. Surtout que Disney compte vraiment miser sur sa plateforme de streaming. Et quel autre moyen de concurrencer Netflix que de proposer des gros films inédits sur sa plateforme, couplé à des films cultes en 4K accessibles seulement sur Disney+ ?

Seulement voilà, deux jours après avoir laissé traîner cette info, Forbes a enfin eu la version d’un porte-parole de chez Disney, qui contredit cet abandon. Enfin, oui et non. Il explique ainsi :

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“Il n’y aucun plan d’arrêter de sortir nos films dans un format en particulier. Nous évaluons chaque sortie au cas par cas et poursuivons la meilleure stratégie pour amener notre contenu dans les foyers de nos consommateurs à travers des plateformes qui rencontrent une variété de demandes.”

La déclaration est un peu floue, et n’indique pas l’abandon direct certes, mais une analyse film par film et qui peut amener à un “boycott” du catalogue de la Fox pour cet exercice. Car pour rappel, la “rumeur” évoquait que les seuls épargnés seraient Marvel, Pixar, Star Wars, et la filmo de James Cameron — donc pas de Fight Club, ou The French Connection par exemple. L’avenir nous le dira donc.

À lire également -> Pourquoi la sortie de Mulan sur Disney+ peut changer la face du cinéma

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Cette info tombait quelques jours seulement après l’appel des 70, cette tribune des acteurs français du monde de l’édition vidéo couplée à une pétition pour que l’État leur vienne en aide. La pétition est accessible juste ici, et vous trouverez ci-dessous un bout de la tribune, expliquant que cet abandon aurait pu faire souffrir l’industrie du cinéma :

“Hier, aujourd’hui et demain, la vidéo physique est capitale dans la galaxie du cinéma et dans la diffusion de la culture en général.

En complément des autres médiums, la vidéo physique fait vivre le patrimoine cinématographique et audiovisuel assurant sa préservation, sa diffusion et sa transmission. Elle contribue aussi à l’économie de toute une filière cinéma : des ayants droit aux laboratoires techniques et artistiques, des agences de création aux attachés de presse.

Après la salle de cinéma, la sortie vidéo apporte une nouvelle visibilité aux œuvres (retombées presse, communications, réseaux sociaux), qui rayonne sur les autres médiums à venir comme la TV ou la VOD/SVOD, qui bénéficient de cette exposition préalable. En cette période de confinement que nous venons de vivre où la TV et la VOD/SVOD ont fidélisé ou conquis de nouveaux publics, il est important de rappeler que l’ensemble des moyens de diffusion fonctionne les uns avec les autres, et pas les uns contre les autres. La salle de cinéma annonce la vidéo, qui participe à son tour au rayonnement des films en TV/VOD/SVOD.

Aucun support n’a vocation à se substituer aux autres, tous ont vocation à exister en complémentarité les uns des autres.

Trop souvent oubliée des analyses sur la filière audiovisuelle, l’exploitation des droits vidéo physique pesait près de 400 millions d’euros TTC en 2019. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire des plaisanteries de cérémonies de prestige, le support existe, vit, respire et se développe même sur certaines cinéphilies !

Car même à l’heure du tout-numérique, la vidéo physique conserve de très forts atouts :

• Elle propose de beaux objets, durables, transmissibles et qui répondent à une envie unique, à l’opposé de la culture au débit : elle est la seule assurance de posséder, durablement dans le temps, sans dépendre d’inventaires à l’accès variable.
• L’édition vidéo initie au cinéma avec ses fameux suppléments qui offrent une place unique à des documents rares permettant d’approfondir la découverte d’une œuvre, que l’on soit néophyte ou initié.
• L’édition vidéo participe de la démocratisation de la culture avec l’accès aux objets en CDI/médiathèques à des conditions très avantageuses.
• L’édition vidéo innove au service des créateurs. L’Ultra HD 4K est aujourd’hui le meilleur support – et de loin – de restitution des films cinéma. L’Ultra HD 4K propose sur certaines éditions un ‘préréglage réalisateur’ qui permet de voir le film en respectant l’étalonnage exact voulu par son créateur. Christopher Nolan et Martin Scorsese ont notamment parrainé cette innovation exclusive au support qui permet de respecter l’étalonnage (le rendu des couleurs) voulu par le réalisateur.”

Article écrit le 11 août 2020, mis à jour le 13 août 2020.

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