Avec le génial Le Daim, Quentin Dupieux plonge Jean Dujardin dans la folie

Publié le par Arthur Cios,

(© Diaphana Distribution)

Quentin Dupieux est déjà de retour avec un film fou, Le Daim, présenté en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

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Au cours du Festival de Cannes, Konbini vous fait part de ses coups de cœur. Aujourd’hui, place à Quentin Dupieux et son Daim qui ouvre la Quinzaine des réalisateurs ce 15 mai 2019.

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Le Daim, c’est quoi ?

Le Daim est le septième long-métrage de Quentin Dupieux, qui ouvre la Quinzaine des réalisateurs ce 15 mai 2019. Une petite année après son génial Au Poste, le cinéaste, que l’on connaît dans la musique sous l’alias Mr Oizo, explore ici la folie humaine et la solitude, à la sauce Dupieux bien sûr, et avec l’aide d’un certain Jean Dujardin.

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On y suit Georges (Jean donc), 44 ans, fraîchement largué, qui décide de tout plaquer et recommencer un peu sa vie loin de tout. Sauf que cette solitude et ce lâcher-prise vont créer chez Georges un manque, qui va transparaître dans son amour (littéral) pour sa dernière acquisition, une veste en daim.

Armé de son sublime (!) blouson et d’une caméra offerte par le vendeur de la veste, il sombre petit à petit dans la folie, et décide, par amour pour son daim, d’éradiquer tous les blousons de la planète. Il se crée alors l’identité foireuse d’un réalisateur, et récupère l’aide au passage de Denise (Adèle Haenel), une barman (en réalité monteuse au cinéma), dans un délire mégalomaniaque.

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Absurde, oui. Mais de la part de Quentin Dupieux, c’est bien la moindre des choses.

Mais c’est bien ?

Tout au long de sa filmographie, Quentin Dupieux nous a plongés dans des univers baignés d’absurdité surréaliste où errent des personnages paumés et souvent assez éloignés de ce monde de dingos. Le réalisateur/scénariste prend un joli contre-pied ici en plongeant le spectateur dans la folie de Georges, qui, elle, grandit dans un monde on ne peut plus banal.

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La schizophrénie dans laquelle plonge le protagoniste est fichtrement bien mise en scène, et il est certain que le jeu de Jean Dujardin n’y soit pas pour rien. L’acteur brille dans ce rôle pas évident au premier abord — il passe la moitié du temps à parler avec son blouson — et donne une humanité à ce personnage franchement glauque.

C’est en jouant sur la solitude que Dujardin fait ressortir ce qu’il y a de plus effrayant chez Georges. Car quand on quitte l’univers absurde de Dupieux, on se retrouve au final dans le quotidien d’un homme perdu, sans repère, qui a tout plaqué après s’être fait virer de chez lui, et dont l’isolement fait exploser le reste d’humanité qui restait en lui.

(© Diaphana Distribution)

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Comédie absurde qui ne plonge jamais vraiment dans le drame humain ni dans l’horreur pure, Le Daim pourrait bien être le film le plus malin, intéressant, subtil et abouti de Quentin Dupieux. Et ça en dit long, car sa filmographie nous a toujours impressionnés jusqu’ici.

Qu’est-ce qu’on retient ?

L’acteur qui tire son épingle du jeu : Jean Dujardin

La principale qualité : le scénario très malin et hyper original, comme d’habitude

Le principal défaut : la durée franchement courte, 1 heure 15. On aurait pu suivre la folie de Georges plus longtemps encore

Un film que vous aimerez si vous avez aimé : “Série noire” d’Alain Corneau, et d’une tout autre manière, “Seul contre Tous” de Gaspar Noé

Ça aurait pu s’appeler : La Suprématie des blousons, ou sinon La Revanche de Georges

La quote pour résumer le film : “Dujardin brille de folie devant la caméra du trublion Dupieux”

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