Crazy Rich Asians et À tous les garçons que j’ai aimés ont failli être whitewashés

Publié le par clara hernanz,

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Aux États-Unis, les Américains d’origine asiatique représentaient 6,8 % de la population en 2016. Pourtant, les acteurs issus de cette minorité ne tenaient que 3,1 % des rôles dans les films ayant eu le plus de succès cette année-là, d’après une étude de l’Université de Californie à Los Angeles. Pourquoi ?

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Pour certains directeurs de casting racistes, les Asiatiques ne seraient “pas expressifs”. En outre, des acteurs blancs sont très souvent (pour ne pas dire constamment) choisis pour interpréter des personnages issus d’une minorité ethnique. Ce fut le cas par exemple d’Emma Stone pour Aloha, où elle campe un personnage métis.

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Cet été, le succès de deux films avec des acteurs asiatiques en tête d’affiche semble faire office de pied-de-nez à cette pratique néfaste, appelée “whitewashing” en anglais.

À tous les garçons que j’ai aimés est ainsi porté parLana Condor, une actrice vietnamo-américaine, tandis que Crazy Rich Asians est le premier film hollywoodien à avoir un casting essentiellement asiatique depuis Le Club de la chance, sorti en 1993. Cependant, la tâche n’a pas été facile pour que ces adaptations de romans voient le jour.

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Jenny Han, l’autrice du livre ayant inspiré À tous les garçons que j’ai aimés, expliquait dernièrement dans le New York Times que presque toutes les compagnies de production qui l’ont approchée pour adapter son roman refusaient de choisir une actrice Asio-Américaine pour le rôle principal. Awesomeness Films et Overbrook Entertainment ont été les seules compagnies à accepter. “Malgré tout, j’ai retenu mon souffle jusqu’à ce que le tournage démarre parce que j’avais peur qu’ils changent d’avis”, se souvient-elle.

L’écrivain Kevin Kwan a vécu une expérience similaire au moment d’adapter son roman Crazy Rich Asians. Au cours des négociations, un producteur lui aurait demandé si le personnage principal – une Américaine d’origine asiatique, qui part à la rencontre de la famille de son petit ami à Singapour – pourrait être joué par une actrice blanche.

Est-ce qu’Hollywood est en train de repenser sa façon de représenter le monde ? Après Black Panther et Crazy Rich Asians, va-t-on vers plus de diversité sur le grand écran ?

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Réalisée par Jon Chu, l’adaptation du roman de Kevin Kwan n’est pourtant pas sans défaut. À Singapour, la réception a été mitigée, car en mettant en scène des personnages singapouriens exclusivement d’origine chinoise, le film ignore la diversité ethnique du pays. Le réalisateur Jon Chu est néanmoins optimiste quant à l’impact de son film sur l’industrie du cinéma : “Quand les gros studios hollywoodiens mettent beaucoup d’argent pour promouvoir un film de ce genre, il y a un message.”