Comment remater Desperate Housewives à 33 ans m’a fait devenir Bree Van de Kamp (alors que je la détestais avant)

Publié le par Lucie Bacon,

Photo by Andrew Eccles/Disney General Entertainment Content via Getty Images

C’est ce qu’on appelle la maturité, il paraît.

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J’adore recommencer des séries, surtout celles de ma jeunesse, enfin, je suis une adulte normale quoi. J’ai recommencé Gossip Girl dans le désordre sans jamais vraiment finir une saison, j’ai recommencé 500 fois comme une madeleine de Proust 24 heures chrono, la première vraie série que j’ai matée et attendue chaque semaine devant mon écran, bref on a tous nos petits péchés mignons et je vous demanderai de bien vouloir respecter les miens.

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En ce magnifique printemps indécis, j’ai donc décidé de remater TOUT Desperate Housewives. Oui, ça durera sûrement des mois, mais j’y tiens, dans l’ordre et jusqu’à la fin, car je ne l’avais jamais revue. La série a désormais un peu plus de 20 ans, je l’ai matée à peu près quand c’est sorti, donc ado, et j’en ai encore des souvenirs assez nets : je ne voulais SURTOUT PAS être Bree Van de Kamp. Puisque vous avez lu le titre de mon article, vous aurez deviné la suite. Non seulement je me retrouve un peu en Bree, mais mater la série m’a fait devenir ENCORE PLUS ZINZIN du ménage, de l’organisation, de la cuisine, etc.

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“En vrai, c’est la GOAT, mais quand on était petits, c’était juste une coinçoss.” Voilà le meilleur résumé que l’on puisse faire de l’évolution du personnage de Bree, et il est signé de ma précieuse collègue Sandra. Car oui, quand on était jeunes, rares sont celles et ceux qui se sont identifié·e·s à Bree puisque ses considérations étaient loinnnnn d’être les nôtres. Sauf que *spoilers* les jeunes : quand on fait des gosses, l’organisation c’est pri-mor-dial (et ça sera le sujet de ma prochaine thèse). J’en sais donc tout particulièrement quelque chose aujourd’hui, et regarder Bree s’épanouir dans sa vie de queen de sa cuisine et de son jardin m’a clairement donné envie de poser ma dém pour devenir femme au foyer. Non non, j’exagère à peine car j’y pense vraiment à chaque fois que je respire l’odeur de mon produit pour lustrer les meubles, vous savez, celui qui sent grave bon la cire là, enfin bref.

Last night Bree Van de Kamp saved my life

Car je vous le disais, non seulement je me retrouve en Bree Van de Kamp, mais je crois même que je suis en train de changer toute ma personnalité pour lui ressembler de plus en plus : j’ai mis en place un planning hebdomadaire de repas chaque dimanche pour faire les courses en fonction le lundi midi après ma petite séance de sport, j’ai téléchargé une application d’organisation que je trouve absolument incroyable pour bien espacer les tâches ménagères dans la semaine et je désherbe mon balcon en buvant mon café les jours où je suis peinarde en télétravail. Je n’ai plus de retard dans mon linge qui est désormais plié et rangé après chaque lessive (mes abonnés Insta savent qu’autrefois je collectionnais les paniers débordant de chaussettes propres à assembler) et mon Dyson, que j’ai réclamé pendant des mois entiers à tous mes cercles d’amis possibles, n’a jamais été aussi bien rentabilisé. Et oui, tous ces nouveaux efforts et accomplissements sont pile-poil arrivés quand… j’ai commencé la série.

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En écrivant ces lignes, je me rends compte que je suis complètement zinzin mais c’est trop tard, je dois continuer. J’en fais tout de même part à mon autre précieux collègue Pharrell qui, tout de go, me dit : “Ma cocotte, tu as juste optimisé ta vie”. Cette analyse me plaît donc elle est vraie. Finir par optimiser sa vie en matant Desperate Housewives en dit quand même un peu long sur mes névroses, mais passons.

Celle qu’on ne rêvait pas d’être il y a quinze ans non plus, c’est Lynette Scavo. Et vous devinez très bien où je veux en venir : évidemment qu’aujourd’hui, quasi mariée et (seulement) un enfant, je me retrouve en elle ! Peut-être pas autant dépassée, je n’en ai pas quatre (Dieu, merci), mais la détresse qui est la sienne lorsqu’un des jumeaux fait de la m**** dans la cour de récré est aussi un peu la mienne quand des parents viennent me voir à la sortie du bus pour me narrer les exploits de mon “9 mois” comme disent les jeunes.

Enfin, ne nous mentons pas, il y a 20 ans on voulait TOUTES être Gabrielle Solis, aka Eva Longoria. Sauf que voilà, bien sûr qu’Eva est sublime, mais Gabrielle, se taper son jardinier mineur à l’insu de son mari, non seulement moralement ce n’est pas top top, mais légalement, c’est du détournement de mineur ! Alors OK, on veut toujours les joggos Juicy Couture de Gaby, mais un peu moins sa vie, entre un mari en taule et des enfants qu’elle n’aime qu’à moitié. Pour finir sur une note un peu plus joyeuse, “Susan la conne” a été et restera toujours “Susan la conne”, et même si parfois on l’adore, jamais personne n’a voulu lui ressembler. Grand bien nous fasse ! Sur ce, je retourne ranger mon balcon et suivre assidûment les publications du groupe Facebook que j’ai rejoint la semaine dernière : “Rangement et organisation de la maison”. (J’en parlerai dans mon prochain article.)

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