Comment le pass sanitaire est un frein pour les festivals en France

Publié le par Louis Lepron,

(Crédit image : Jordan Beline)

Les organisateurs de (gros) festivals sont inquiets.

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Surprise : des gros festivals comme les Francofolies et les Vieilles Charrues n’ont pas encore fait le plein alors que les concerts debout arrivent. La faute à un pass sanitaire, vu comme une contrainte, à vulgariser et dédramatiser auprès des festivaliers.

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La question s’est invitée à la deuxième édition des États généraux des festivals lundi à Bourges. Philippe Chapelon, délégué général du  Syndicat national des entrepreneurs de spectacles (SNES), a même demandé si la suppression du pass sanitaire, frein à la billetterie des gros festivals (au-dessus de 1 000 spectateurs), n’était pas envisageable.

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“Certains font comme si les jours heureux étaient revenus, mais la pandémie est encore là, la suppression du pass sanitaire ne peut être envisagée dans l’immédiat, ce serait irresponsable”, a répondu la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, présente à Bourges. “Il faut rappeler que le pass sanitaire n’est pas une contrainte mais une opportunité, et que le pass sanitaire n’est pas un passeport vaccinal”, a encore insisté la ministre.

Pour rappel, le pass sanitaire s’obtient sur présentation d’un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures, ou d’un justificatif indiquant que l’on a été vacciné (deux doses, ou une seule dose pour le Johnson & Johnson ou les personnes ayant eu le Covid).

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“Ne vous abstenez pas”

“Sans le pass sanitaire, il y aurait eu plus de restrictions. Là, avec le pass sanitaire, les festivals sont sécurisés, il faut y aller, ne vous abstenez pas, ni en politique ni dans les festivals”, a insisté Mme Bachelot avec un sourire.

Les bonnes nouvelles sont pourtant là : à partir du 30 juin, les concerts debout reviennent avec des jauges de 75 % en intérieur et 100 % à l’extérieur. Mais les billetteries “sont atones”, comme l’a souligné à Bourges Jean-Philippe Thiellay, président du Centre national de la musique (CNM), instance qui chapeaute la filière. Seuls 50 % des billets ont trouvé preneurs pour les Vieilles Charrues, festival en Bretagne reconfiguré cette année avec dix soirées (du 8 au 18 juillet) à 5 000 personnes.

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Aux Francos, “sur toutes les salles fermées, c’est complet, pour les artistes reportés de 2020 à 2021 sur la grande scène, c’est complet, mais sur les trois soirées à recomposer par rapport à 2020, on est à 60 % de billets vendus. Ce n’est pas ridicule mais je ne pensais pas qu’on vendrait moins qu’imaginé”, constate pour l’AFP Gérard Pont, patron du festival, présent à Bourges.

“Pass salutaire”

“Il y a une campagne de communication à faire, moi je l’appelle le ‘pass salutaire’. Alors que tout le monde réclamait le retour des festivals, jamais je n’aurais imaginé que ce pass sanitaire soit un frein, surtout que maintenant on peut être debout, tous les éléments sont là pour la fête”, ajoute le boss des Francos (10 au 14 juillet à La Rochelle).

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Même discours chez Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, présent à Bourges. “Il y a un problème de confusion et de compréhension autour du pass sanitaire. On dit ‘contrainte’ mais c’est un outil qui permet de revivre des concerts comme avant, debout”, expose-t-il à l’AFP. “Il y a un travail de communication à faire, la culture des tests est plus naturelle en zone urbaine qu’en zone rurale, il faut expliquer que les tests, c’est gratuit, c’est rapide”, développe le responsable de ce festival dans la campagne finistérienne à Carhaix.

“Ce qui est complexe, c’est que les parcs d’attractions n’ont pas besoin de pass sanitaire”, glisse encore Gérard Pont. Interrogée aussi sur ce point par Philippe Chapelon (pas présent à Bourges, mais qui est intervenu à distance), Mme Bachelot a rétorqué : “On ne peut pas comparer le public circulant dans un parc d’attractions avec celui d’un festival de metal, massé à 5 000 dans une fosse pendant des concerts de 2 à 3 heures.”

Konbini avec AFP

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