Ce docu d’Arte nous plonge dans l’œuvre sombre de Jacques Audiard

Publié le par Lucille Bion,

D'Un prophète à De battre mon cœur s’est arrêté, retour sur une carrière française impressionnante.

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Reconnaissable entre mille avec son petit chapeau et ses lunettes noires, Jacques Audiard se tient volontairement loin des caméras et des projecteurs, malgré son succès. Palme d’or à Cannes pour Dheepan en 2015, son œuvre a également reçu une pluie de César : De battre mon cœur s’est arrêté en 2006, Un prophète en 2010 et Les Frères Sisters en 2019, son premier film en langue anglaise. Actuellement en train de terminer Les Olympiades, avec l’actrice Noémie Merlant (Portrait de la jeune fille en feu), Jacques Audiard a pour projet d’adapter la série de bandes dessinées Les Intrus d’Adrian Tomine, avec l’aide des scénaristes Céline Sciamma et Léa Mysius.

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Cinéaste prolifique, le discret Jacques Audiard a renouvelé le cinéma français avec chacun de ses films. Entre révélation d’acteurs tels que Tahar Rahim ou Matthias Schoenaerts, et éloges successifs de la critique, il mène un parcours sans faute. Commencée sur le tard, sa carrière n’en est pas moins fascinante. La voilà décryptée en 54 minutes par Pierre-Henri Gibert dans ce documentaire baptisé Le Cinéma à cœur.

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La transmission

Il se rêvait d’abord professeur puis s’est ennuyé à la fac et s’est tourné vers le montage et l’écriture de scénario. Ce qui est loin d’être surprenant, sachant qu’il est le fils de Michel Audiard, grand dialoguiste du cinéma français. C’est avec lui qu’il signera l’un de ses scénarios les plus poignants, Mortelle Randonnée, inspiré de l’histoire de son frère suicidaire. Un sentiment qui l’a longtemps habité lui aussi. Alors qu’il devient officiellement scénariste à 33 ans, il confiera à la presse : “J’ai passé beaucoup de temps à faire ce que je n’avais pas envie de faire.”

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Ce n’est qu’au début de sa quarantaine qu’il comprend que l’écriture de script n’est plus suffisante et qu’il doit s’emparer d’une caméra. Regarde les hommes tomber, Un héros très discret, Sur mes lèvres, De rouille et d’os, Les Frères Sisters… sa courte mais remarquable filmographie englobe des thématiques récurrentes, comme le rapport malaisé au père et au monde, mais aussi le déclin de la virilité et la résilience, rapporte Arte.

Dans ce documentaire d’Arte, on note les interventions des acteurs Gilles Cohen ou Niels Arestrup et de l’actrice Emmanuelle Devos, mais aussi du compositeur Alexandre Desplat. Ensemble, ils évoquent leur collaboration et leurs souvenirs de tournage. De ses réalisations de clips à sa première expérience cinématographique désastreuse, ce merveilleux documentaire signé Pierre-Henri Gibert nous en apprend plus sur les intentions de cet éternel mélancolique, très méfiant envers les hommes. Il est disponible jusqu’au 21 juillet 2021 :

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