Belladona, classique sulfureux de l’animation japonaise, revient sur grand écran

Publié le par Naomi Clément,

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Quarante-trois ans après sa sortie, le chef-d’œuvre méconnu d’Eiichi Yamamoto fait son grand retour au cinéma.

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Belladona est considéré comme l’un des films pionniers de l’animation japonaise. Réalisé en 1973 par Eiichi Yamamoto, grande figure du studio disparu Mushi Production, ce long métrage pour adultes conte l’histoire de Jeanne, une jeune paysanne française qui, après avoir été violée par un riche seigneur, se transforme en prêtresse vengeresse prête à tout pour arriver à ses fins.

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Inspiré de l’essai La Sorcière (1862) de Jules Michelet, Belladona aborde les thèmes de l’exclusion, de la révolution et de la libération, en nous plongeant dans une spirale colorée d’érotisme. “Peut-être suis-je allé trop loin“, a récemment avoué Eiichi Yamamoto, au sujet du caractère sulfureux de son film, dans les colonnes de Libé Next. Et de préciser :

“Lorsque j’ai demandé au scénariste Yoshiyuki Fukuda d’écrire l’histoire d’un amour pur et pornographique, il a été très surpris et m’a dit que ces thèmes étaient contradictoires. Au contraire, j’étais convaincu que le côté pornographique subtil et tranchant mettait en relief l’histoire.”

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Une œuvre culte aux yeux des réalisateurs japonais

Malgré son message féministe, son ode à la nature et son esthétique psychédélique propres à la contre-culture des années 1960 et 70, Belladona reste méconnu des amateurs d’animation japonaise.

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Pourtant, avec cette œuvre, connue également sous le titre de La Belladone de la tristesse, Eiichi Yamamoto a inspiré nombre de ses successeurs, dont le grand Hayao Miyazaki – lui aussi connu pour son amour de la nature et ses héroïnes féminines, comme Chihiro ou la princesse Mononoké. Une œuvre culte, à (re)découvrir depuis le 15 juin, en version restaurée 4K, dans les salles obscures.