Dimanche dernier, le New York Times révélait l’existence d’un accord passé par Asia Argento afin d’éviter des poursuites en justice de la part de l’acteur et musicien américain Jimmy Bennett. Les trois documents envoyés au journal américain par une source anonyme décrivent une “agression sexuelle” dans la chambre d’un hôtel californien en 2013, alors qu’il avait 17 ans et elle 37.
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L’accord entre Argento et Bennett aurait été conclu en avril dernier et la somme versée par l’actrice viserait à “aider M. Benett”, d’après Carrie Goldberg, l’avocate de la cinéaste.
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Pourtant, Asia Argento n’aurait pas “acheté le silence” de Jimmy Bennett, puisque aucune clause de confidentialité n’empêchait ce dernier de parler librement de l’affaire. Dans une lettre à sa cliente, l’avocate a souligné : “En fin de compte, vous avez décidé de ne pas inclure de clause de confidentialité parce que vous jugiez cela incohérent [avec ces précédents discours sur le sujet]“.
Depuis la publication de l’article du New York Times, Asia Argento, l’une des figures de proue du mouvement #MeToo, a été la cible de nombreuses critiques, notamment de la part de l’avocat d’Harvey Weinstein (qu’elle a accusé de l’avoir violée), qui l’a traitée “d’hypocrite”. D’autres s’en donnent à cœur joie pour s’attaquer au mouvement contre le harcèlement et se réjouissent de voir une victime “à son tour accusée”.
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Le 21 août, Asia Argento est finalement sortie de son silence, à travers un communiqué relayé par des médias italiens, pour nier toute relation intime avec Jimmy Bennett :
“J’ai été profondément choquée et touchée en lisant ces nouvelles qui sont totalement fausses. Je n’ai jamais eu aucune relation sexuelle avec Bennett. Je n’ai d’autre choix que de m’opposer à tous ces mensonges et à me protéger par tous les moyens.”
D’autres commentateurs, comme Sangeeta Singh-Kurtz du site Quartz, ont argumenté que cette affaire ne décrédibilisait pas le mouvement #MeToo, loin de là. D’après la journaliste, si les faits d’agression étaient avérés, ils ne feraient que révéler “l’étendue des violences sexuelles et les profils très variés des victimes”.
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En tout état de cause, les accusations d’Asia Argento à l’encontre d’Harvey Weinstein ne sont pas invalidées. Comme l’indique Tarana Burke, créatrice du mouvement #MeToo, “le mouvement #MeToo est pour nous tous, notamment les jeunes hommes courageux qui témoignent”.