5 rôles qui prouvent que la discrète Naomi Watts est une actrice géniale

Publié le par Lucille Bion,

Naomi Watts fête ses 51 ans et n'a rien perdu de sa superbe depuis qu'elle a commencé sa carrière d'actrice.

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Un charme hitchcockien, des rôles déroutants, une carrière ininterrompue… Du haut de ses 51 ans, qu’elle a fêtés ce lundi 28 septembre, Naomi Watts surplombe le cinéma à coup de deux à trois films par an. Récemment séduite par l’univers des séries avec Twin Peaks et Gypsy, la comédienne anglaise a marqué le grand écran avec des prestations remarquables aussi bien dans des blockbusters que dans des films indépendants.

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Devant la caméra d’Alejandro González Inárritu, David Cronenberg, Woody Allen, Joe Dante, Clint Eastwood, Noah Baumbach, Gus Van Sant ou encore la française Anne Fontaine, l’actrice nous a éblouis de son regard pénétrant, son charisme glacé, ajoutant à travers chaque rôle une nouvelle tonalité à sa palette d’émotions.

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Pourtant, au début de sa carrière, la comédienne installée à Sidney peine à décrocher des rôles et tutoie d’abord le showbiz en tant que mannequin. Lors d’un casting pour une publicité, elle rencontre Nicole Kidman, avec laquelle elle se lie d’amitié. Cette dernière lui présente John Duigan. Le réalisateur australien prépare alors Flirting, une comédie dramatique fauchée sur le passage à l’âge adulte, et cherche une actrice pour donner la réplique à Nicole Kidman. Ce petit rôle d’une ado de 16 ans attire l’attention des directeurs de castings, qui lui proposent alors notamment des rôles dans des séries télévisées.

Dans sa lancée, aux débuts des années 1990, elle décide de déménager aux États-Unis pour tenter sa chance. Après dix ans de galères et de désillusions, elle fait le pari de se fondre dans l’univers néo-noir de David Lynch, qui s’apprête à réaliser l’un des films les plus fascinants du septième art : Mulholland Drive. Depuis ce chef-d’œuvre, Naomi Watts mène une carrière surprenante, que nous avons décidé d’illustrer à travers cinq rôles phares.

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#1. Mulholland Drive

En 2001, l’énigmatique Mulholland Drive secoue le Festival de Cannes, entre la presse et le jury présidé par Charlotte Rampling. Si, cette année-là, David Lynch se divise le prix de la mise en scène avec Joel et Ethan Coen pour The Barber, le film onirique est également nommé aux Césars, aux BAFTA Awards et aux Oscars.

Ce parcours prestigieux est un véritable tremplin pour Naomi Watts, qui partage l’affiche avec Laura Harring. Ce célèbre duo féminin que forment Betty et Rita nous fait découvrir les tréfonds nocturnes de Los Angeles. Ironiquement, Mulholland Drive était d’abord pensé comme une série, mais la chaîne américaine ABC, convaincue que Naomi Watts et Laura Harring étaient trop vieilles pour séduire les spectateurs, a refusé de diffuser le pilote. Deux producteurs français ont cru en ces deux actrices respectivement âgées de 31 et 35 ans en 1999 et ont permis à David Lynch de repenser le format pour sortir le film au cinéma.

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Réputé incompréhensible mais envoûtant, ce voyage au scénario complexe collera pour toujours à la peau de Naomi Watts, qui considérera David Lynch comme son mentor. L’actrice et le cinéaste se retrouveront d’ailleurs un an plus tard dans le court-métrage Rabbits puis sur le plateau de la série Twin Peaks: The Return en 2017, après une longue absence au cinéma du maître de l’onirisme.

#2. Le Cercle : Rings

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Un an après son succès international, Naomi Watts entame sa réputation dans le cinéma d’horreur en décrochant le rôle principal de The Ring. Tirée d’une légende urbaine, cette saga effrayante et culte pour toute une génération offre à Naomi Watts un rôle de journaliste haletant.

Après Ring du japonais Hideo Nakata, Gore Verbinski adapte à sa sauce américaine cette malédiction qui repose sur cette fameuse cassette VHS affichant un cercle sur la télé après qu’on appuie sur Play. Dans la peau d’une journaliste courageuse, Naomi Watts doit tenter de mettre fin aux actes meurtriers de cette jeune femme fantomatique aux cheveux longs qui sort du puits.

Face au succès inattendu du film, qui engrange près de 250 millions de dollars au box-office lors de sa sortie, les studios commandent un second volet à Hideo Nakata. Si le réalisateur japonais propose à Naomi Watts de reprendre son rôle, le troisième volet sorti en 2017 ignore totalement les événements du Cercle 2 et se déroule 13 ans après le film de Gore Verbinski et sans son actrice phare. Résultat des courses ? Le film est un véritable échec critique et ne se démarque pas au box-office, amassant timidement 83 millions de dollars.

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#3. 21 grammes

Dans ce magnifique film d’Alejandro González Iñárritu, Naomi Watts croise par hasard le chemin de Sean Penn et Benicio del Toro. Pièce maîtresse de ce puzzle tragique et sombre, la comédienne rongée par la mélancolie se glisse dans la peau d’une ex-junkie malchanceuse, soudainement veuve à la suite d’un accident de voiture, comme dans Amours chiennes.

Lors de sa première mondiale à la Mostra de Venise en 2003, 21 grammes retraverse l’Atlantique multi-récompensé pour son casting cinq étoiles. Si Sean Penn remporte le prix de l’interprétation masculine, Naomi Watts se voit couronner du prix du public de la Meilleure actrice pour sa prestation intense et touchante, et Benicio del Toro de celui de Meilleur acteur. Alejandro González Iñárritu leur a fait jouer des rôles sur-mesure, oscillant chacun entre le désir de vengeance, l’amour contradictoire et les remords.

L’année suivante, la Britannique trône encore sur son petit nuage lorsqu’elle apprend qu’elle est nommée à l’Oscar de la Meilleure actrice. Si elle se fait voler la vedette par Charlize Theron pour Monster, cette première nomination lui permet de rencontrer Peter Jackson, qui lui offre le rôle principal dans King Kong, un blockbuster à 207 millions de dollars. Naomi Watts est définitivement élevée au rang de star hollywoodienne.

#4. Funny Games U.S.

Après les remakes américains de King Kong et Le Cercle : Rings, Naomi Watts se démarque avec une autre adaptation américaine : Funny Games U.S. Michael Haneke réalise dix ans plus tard un remake beaucoup plus populaire de son Funny Games, qui fit scandale lors de sa diffusion à Cannes en 1997, laissant les critiques entre dégoût et admiration.

Cette démarche atypique a en grande partie été motivée par le producteur Chris Coen. Convaincu que Michael Haneke devait retourner le film en anglais, le cinéaste, qui n’avait alors jamais tourné aux États-Unis, a accepté d’offrir une nouvelle jeunesse à ce thriller dérangeant, à une seule condition : que Naomi Watts en soit la vedette.

L’actrice incarne avec un malaise certain la victime de Paul et Peter, deux psychopathes ultra-violents. Bâillonnée sur une chaise, agacée par des œufs cassés, dénudée sous la pression… Les scènes de Naomi Watts en mère de famille torturée sont parfois insoutenables mais visent à dénoncer la violence du monde contemporain.

#5. Birdman

Dix ans après le succès critique de 21 grammes, Naomi Watts retrouve Alejandro González Iñárritu, qui a pris du galon depuis son deuxième film. Le Mexicain se présente au sommet de son art avec Birdman, un film magistral sur la déchéance d’un super-héros, filmé à travers de longs plans-séquences. Dans les loges et sur scène, Naomi Watts prête ses traits à Lesley Truman, la petite amie de Mike Shiner, joué par Edward Norton.

Actrice étouffée par son mari névrosé, elle est partagée entre sa vie de femme et ses ambitions de carrière à Broadway. Vulnérable et en manque de reconnaissance, Naomi Watts évolue au cœur d’un spectacle en pagaille, réjouissant pour le cinéma contemporain.

Après un tournage de trente jours intenses à New York, Birdman repartira avec quatre statuettes dorées lors de la 87e cérémonie des Oscars : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original et Meilleure photographie. Rien que ça.