Sur Prime Video, Maxime Gasteuil tacle Paris pour mieux célébrer sa province

Publié le par Antonin Gratien,

Qui a dit que notre capitale était "sympa" ?

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Le déracinement n’est jamais chose aisée. Surtout lorsqu’on passe d’une ville de 2000 habitants à Paname, si l’on en croit Maxime Gasteuil. Forcément il y a des chocs, de la nostalgie, de l’indignation. Un peu de tendresse, aussi. Beaucoup d’émotions que l’humoriste, également auteur de l’évocateur Le Guide du Provincial à Paris met en scène à travers un one man show distribué sur Prime Video : Maxime Gasteuil arrive en ville. Avec, en joue, les prix exorbitants de la capitale, l’essor des influenceuses, la fâcheuse tendance des Franciliens à insérer de l’anglais dans chaque phrase. Et tant d’autres choses.

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Allez, on embarque avec lui.

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Drôle d’odyssée

La vision aurait de quoi émouvoir un mur de prison. Tandis que le soleil commence à darder ses jaunes rayons, Maxime Gasteuil s’étire au beau milieu d’un champ, dans son Saint Émilion natal. Puis enfourche résolument un tracteur. Direction ? Le Casino de Paris où, pour la première fois, l’un de ses shows est capturé en vidéo.

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Celui qui était passé par le Jamel Comedy Club déboule sur scène tout de noir vêtu. “Y a-t-il des gens de province comme moi, ce soir ?”, demande-t-il à son public. Une manière de donner le ton. L’ensemble du spectacle s’articulera autour de son exode urbain, agrémenté de savoureuses comparaisons entre un Paris aux aberrantes lubies et les habitudes très (trop ?) arrosées de sa Gironde de cœur.

Maxime Gasteuil vient de loin. C’est lui-même qui le dit ! Après avoir passé une “superbe enfance” dans un village avec un fort penchant pour la bouteille, l’humoriste explique être devenu “la plus grosse racaille du village”. Comprenez : le seul jeune à 2 kilomètres à la ronde. Une période durant laquelle, entre deux tags rebelles, il réfléchit à son avenir. Sans trop savoir où aller, d’ailleurs (“j’avais le papillon qui tapait l’abat-jour”). Alors il empile les petits boulots, devient commercial dans le bâtiment et tente finalement sa chance comme comédien en intégrant le cours Simon, à Paris.

Tout, sauf un coup de cœur au premier regard

Ah… Paris. La “ville Lumière”, la “cité de l’amour”, la “capitale européenne de la mode”. Un sacré foutoir, oui. Mais qu’est-ce que c’est que cette manie d’utiliser l’anglais à tout bout de champ (“sorry de te call aussi late, j’avais un afterwork…”) ? Et ces trottinettes qui foncent à toute berzingue ? Ces végétariens, ces “flexitariens”, ces bougies parfumées qu’on achète “au prix d’une Twingo d’occasion”.

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Incompréhension typique du provincial ? Ne lui dites surtout pas ça en face, l’expression “en région”, c’est la “jugulaire direct”, prévient l’humoriste. Bon. C’est vrai qu’au début l’acclimatation n’a pas été facile. Question de repère. Exemple lumineux avec ce sketch où Maxime rame pour trouver le déclencheur automatique du robinet des toilettes d’un restau. Eh oui, “c’est pas gauche chaud droite froid comme chez mamie”.

Et puis surtout, il y a des choses qui l’énervent par-dessus tout. Beaucoup de choses, même, à en croire le nombre de fois où le comédien hurle sur scène, au bord de la crise de nerfs. En haut de la liste, peut-être, les influenceuses. Des énergumènes qu’il découvre avec horreur lors de son arrivée à Paris. Et dont il offre une imitation haute en couleur, en s’affublant de masques imitant la célèbre palette des filtres Snapchat. Chien, lapin… Oui, oui, lapin.

N’empêche. Il finit par prendre le pli, Maxime : “Je suis devenu parisien…”, concède-t-il le cœur lourd. La preuve, il a acheté des lunettes en bois. Mais que ce soit clair : l’humoriste ne renie rien de son passé. C’est si vrai qu’il clôture son spectacle en offrant un concert en hommage au Phoenix Club, cette boîte de nuit girondine où chemises dragons et “DJ Thierry” font la loi.

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Oui, Maxime Gasteuil vient de loin. Pas simplement du point de vue géographique, d’ailleurs. L’humoriste ne manque pas de rappeler avec émotion ses premiers pas laborieux sur les planches. Des salles d’une vingtaine de places aux chaises désespérément vides – exception faite de celle occupée par un tonton dont personne ne comprend plus ce qu’il dit.

La victoire est de taille. Désormais, celui qui se désigne toujours comme un “campagnard élevé par les loups” remplit le Casino de Paris. Mais attention, il n’y en a pas que pour la capitale : Maxime est actuellement en tournée dans toute la France. Oui, TOUTE la France.

Ça inclut les régions, donc.

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