Voici les dix pays les plus pollueurs au monde, selon un nouveau rapport

Publié le par Pauline Ferrari,

© Nicolas Tucat/AFP

En analysant les émissions de gaz à effet de serre de 1850 à nos jours, le rapport pointe la responsabilité de certains pays.

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D’ici la fin 2021, le monde aura collectivement brûlé 86 % du budget carbone. C’est ce que révèle un rapport de Carbon Brief, un média d’information britannique consacré au réchauffement climatique, relayé par le journal The Guardian. Réactualisant un rapport de 2019, le média a analysé les émissions de CO2 de chaque pays, de 1850 à 2021, afin d’essayer de déterminer la responsabilité de chaque pays dans le réchauffement climatique. Au total, les humains ont pompé environ 2 500 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère depuis 1850.

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Dans cette analyse rendue publique hier, Carbon Brief calcule les émissions de CO2 provenant de l’utilisation des terres et des forêts, en plus de celles provenant des combustibles fossiles. De même, le rapport s’intéresse au passé colonial de nombreux pays européens, en montrant l’impact qu’a eu la colonisation européenne sur le réchauffement climatique.

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En première place du classement, on retrouve les États-Unis, qui sont responsables de la plus grande part des émissions historiques, selon l’analyse de Carbon Brief, avec environ 20 % du total mondial. En seconde position, on retrouve la Chine, avec 11 %, suivie par la Russie (7 %), le Brésil (5 %) et l’Indonésie (4 %). Ces derniers font partie du top 10 des plus gros émetteurs historiques, en raison du CO2 de leurs terres.

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Les grandes nations européennes postcoloniales, telles que l’Allemagne et le Royaume-Uni, représentent respectivement 4 % et 3 % du total mondial, sans compter les émissions à l’étranger sous le régime colonial : l’Allemagne est à la sixième place, le Royaume-Uni est huitième, et le Canada est 10e.

Au-delà de l’énergie fossile et des émissions de gaz à effet de serre, le rapport examine l’impact de la consommation et du commerce de biens et services à forte intensité carbone. “Le commerce aura influencé les chiffres tout au long de l’histoire moderne”, peut-on lire dans le rapport. Enfin, Carbon Brief a rapporté ses chiffres par rapport à la population, ce qui explique la position de pays comme la Chine ou l’Inde dans le classement.

Qui tenir pour responsable ?

Dans les débats sur la justice climatique et la lutte contre le réchauffement climatique, la question de la responsabilité est complexe. En effet, qui est responsable de l’état actuel de notre planète ? Cette responsabilité est-elle globale, ou peut-elle être analysée de manière nationale ?

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L’analyse de Carbon Brief porte principalement sur les émissions territoriales nationales cumulatives, qui donnent la “responsabilité” des émissions historiques de C02. Mais entre colonisation, transfert de la propriété territoriale, unification ou dissolution de certains pays au cours des siècles, difficile de déterminer des coupables.

Comme il est écrit dans le rapport de Carbon Brief, “l’histoire des émissions nationales de CO2 est aussi une histoire de développement”. Sur la période 1850 à 2021, les plus gros émetteurs étaient principalement des pays géographiquement étendus qui coupaient leurs forêts tempérées pour des terres agricoles et pour le carburant, comme les États-Unis, la Russie et la Chine. Les différentes vagues d’industrialisation, alimentées par le charbon, puis l’avènement de l’automobile contribueront au réchauffement climatique.

Le Brésil et l’Indonésie, qui occupent des places élevées dans le classement, ont subi la déforestation dès la fin du XIXe et au début du XXe siècle par des colons cultivant du caoutchouc, du tabac et d’autres cultures commerciales. Mais la déforestation a commencé “pour de bon” vers 1950, y compris pour l’élevage de bétail et les plantations de palmiers à huile.

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Cap vers la COP26

Si ce rapport de Carbon Brief met au jour la responsabilité historique d’une dizaine de pays dans le réchauffement climatique, où en sont-ils aujourd’hui ? Le rapport, ainsi que l’article de The Guardian, pointe le fait que six des dix pays les plus pollueurs n’ont pas encore pris de nouveaux engagements ambitieux pour réduire leurs émissions avant la COP26. Le sommet de l’ONU sur le climat se tiendra à Glasgow en novembre.

Les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Canada sont les seuls pays du classement à avoir promis des réductions d’émissions plus importantes avant la COP26. Alors que les États-Unis ont déclaré qu’ils doubleraient leur contribution financière aux pays en développement concernant les questions de justice climatique, beaucoup d’observateurs ont jugé ce financement insuffisant compte tenu du poids économique américain.

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Si la Russie a pris un nouvel engagement dans le sens d’une baisse des émissions de CO2, le groupe Climate Action Tracker le classe comme “critiquement insuffisant” par rapport aux objectifs de Paris. La Chine et l’Inde n’ont pas encore fait de nouvelles promesses, tandis que celles du Brésil, de l’Indonésie et du Japon ne s’améliorent pas par rapport aux années précédentes.