Violences sexuelles : plus d’une étudiante sur quatre a subi des agressions sexuelles

Publié le par Lila Blumberg,

© NicolasMcComber via Getty Images

Et principalement lors de soirées étudiantes.

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La moitié des futures pharmaciennes font état de harcèlement sexuel et un quart disent avoir subi une agression sexuelle dans le cadre de leurs études, selon une enquête présentée mercredi par l’Association nationale des étudiants en pharmacie (Anepf). “Les constats sont affligeants et déplorables”, a déclaré le président de l’Anepf, Numan Bahroun, lors d’une conférence de presse, affirmant sa “volonté de briser l’omerta”.

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Des chiffres inquiétants

L’enquête, menée entre novembre et décembre 2021 auprès de 2 103 étudiants en pharmacie, jette une lumière crue sur une filière imprégnée par les violences sexistes et sexuelles – qui touchent sans surprise deux fois plus les femmes que les hommes. Plus d’une sur deux (55 %) a ainsi déjà fait l’objet de remarques sexistes, de la part d’autres étudiants mais aussi de professeurs, par exemple sur la place des femmes “dans la cuisine”, le recours à la pilule du lendemain ou à l’avortement.

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Près de la moitié des étudiantes (48 %) rapportent également des faits de harcèlement, souvent par d’autres étudiants mais aussi de la part d’enseignants, certains témoignages évoquant l’envoi de “messages déplacés” ou des “caresses sur les cheveux” pendant les cours. Un climat vicié, propice au passage à l’acte : plus d’une sur quatre (27 %) a subi des agressions sexuelles, principalement lors de soirées étudiantes.

Plus de violences dans le milieu de la santé ?

“Cette banalisation des actes entre étudiants a été une surprise”, a souligné Théo Vitrolles, porte-parole de l’Anepf, étonné aussi de retrouver un tiers d’étudiantes harcelées dans les officines, où “on ne s’attendait honnêtement pas à retrouver ce genre de violences”.

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Pas de stupéfaction en revanche à l’hôpital, où les résultats “choquants” (28 % d’étudiantes harcelées) font écho aux conclusions “similaires” d’une enquête réalisée début 2020 par l’association des étudiants en médecine (Anemf).

Ce qui confirme que “ces violences sont plus répandues dans le milieu de la santé que dans les autres filières universitaires”, a ajouté Théo Vitrolles, expliquant cette différence par le poids des “traditions” et un “effet de mimétisme” favorisé par un apprentissage “en vase clos”.

Konbini news avec AFP

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