Polémique sur les abattoirs : Carrefour fait installer des caméras de surveillance

Publié le par Astrid Van Laer,

Meat is proceeded at the AIM (Abattoirs industriels de la Manche) slaughterhouse in Sainte-CÈcile, northwestern France, on July 5, 2018, two days before their last day of work on July 7. – The 237 employees of the AIM Group slaughterhouse in Normandy, who were counting on a takeover of their company by five Breton breeders, saw July 4, 2018 their hopes shattered after the withdrawal at the last minute of the only offer of redemption. (Photo by CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

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Deux abattoirs sont déjà équipés. L’enseigne veut généraliser la pratique à tous ses fournisseurs.

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(© Charly Triballeau/AFP)

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La vidéo dévoilée par l’association de défense des animaux L214 en novembre dernier avait provoqué une vive polémique. Les images atroces de vaches conscientes, suspendues avant d’être saignées et que leurs cornes soient découpées, avaient fait le tour du Web. Pourtant, l’abattoir de l’Indre, dans lequel se fournissait Carrefour, était supposé être “certifié bio”. Le géant de l’agroalimentaire avait alors annoncé suspendre son approvisionnement dans cet abattoir.

Le groupe Carrefour annonce aujourd’hui qu’il va demander à tous ses fournisseurs d’équiper les abattoirs de caméras de surveillance. La marque, qui indique vouloir devenir le “leader mondial de la transition alimentaire” a également fait savoir que 84 audits d’abattoirs “totalement indépendants” seraient réalisés d’ici à la fin de l’année 2019. Ces audits “s’appuieront sur le cahier des charges établi par l’association Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA)”, assure Carrefour. Le premier audit a eu lieu le 20 décembre à Limoges.

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Les caméras installées fonctionneront comme un “outil supplémentaire” de vérification. Si, à la suite d’un audit, des soupçons concernant un abattoir émergent, les images des caméras pourront donc être visionnées pour effectuer les vérifications nécessaires. Joint par téléphone, Carrefour explique qu’il s’agit d’une pratique comparable aux caméras de surveillance dans les magasins : elles ne sont pas visionnées en continu par quelqu’un mandaté par l’enseigne, mais si des inquiétudes concernant un problème de sécurité émergent à la suite d’un audit, les images peuvent être consultées pour vérifier ce qui s’est passé.

La polémique de novembre avait permis de prouver que les labels ne suffisent pas et que l’instauration d’une surveillance vidéo en permanence dans les abattoirs est nécessaire. Toutefois, aucune disposition légale ne permet encore de la rendre obligatoire en France, à l’inverse de la Grande-Bretagne. Le candidat Emmanuel Macron avait pourtant promis de le faire.

En mai dernier, l’Assemblée nationale avait certes voté la mise en place de la “surveillance volontaire” dans les abattoirs, mais la Commission des affaires économiques avait rejeté la proposition de loi du député Olivier Falorni, qui proposait son installation obligatoire. “Les promesses n’engagent-elles que ceux qui y croient ?” avait alors interrogé l’élu de Charente-Maritime, ajoutant à l’adresse du chef de l’État : “Rendez-vous en mai dans l’hémicycle !”

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