Pénurie d’essence : TotalEnergies promet une prime et des augmentations à ses salariés du monde entier

Publié le par Konbini avec AFP,

Photo by Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

L’entreprise a décidé de lâcher du lest ce jeudi.

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TotalEnergies a lâché du lest sur les salaires en annonçant jeudi un bonus exceptionnel équivalent à un mois de salaire pour ses salariés du monde entier, doublé d’une proposition d’augmentation de 6 % en 2023 pour les salariés français en grève depuis dix-sept jours dans les raffineries, sous menace de réquisition du gouvernement.

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Le groupe pétrolier français est “disposé à envisager un budget pour les augmentations salariales 2023 sur la base de l’inflation 2022”, mais conditionne toujours dans un communiqué l’ouverture des négociations à la levée des blocages. En outre, il prévoit de distribuer en décembre “à l’ensemble de (ses) salariés dans le monde” un bonus exceptionnel équivalent à un mois de salaire, “sous réserve d’accords salariaux”.

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En plus de cette prime, TotalEnergies a proposé pour la France “une enveloppe d’augmentation salariale sur la base de l’inflation 2022, soit 6 %”, a ajouté la communication du groupe à l’AFP.

“Mépriser”

La CGT demandait 10 % d’augmentation salariale, pour compenser l’inflation annuelle prévue entre 6 et 7 % et faire profiter les salariés des énormes bénéfices engrangés par le groupe pétrolier.

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Chez TotalEnergies, la grève avait été reconduite jeudi matin “à une très large majorité” dans cinq sites impliqués dans le mouvement, a indiqué à l’AFP le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini. “On ne négocie pas dans les médias”, a réagi par ailleurs ce dernier à la nouvelle proposition du groupe. “La direction continue de mépriser les organisations et les grévistes”, a-t-il ajouté auprès de l’AFP, affirmant que “ça ne va pas améliorer le climat ambiant”.

TotalEnergies conditionnait jusqu’à présent l’ouverture de négociations à l’arrêt du blocage des expéditions de carburant, après l’avoir longtemps conditionnée à l’arrêt total des grèves.

Mais la CGT et les grévistes ont maintenu les grèves, refusant tard mercredi soir de lever les blocages de dépôts de carburants, quelques heures après une première réquisition lancée par le gouvernement chez ExxonMobil afin de ravitailler les stations-service à sec de la région parisienne.

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La grève se poursuivait aussi chez ExxonMobil jeudi, dans deux raffineries, a confirmé à l’AFP la CGT, malgré un accord signé avec les deux syndicats majoritaires, sans la CGT.

Côté consommateurs, les pénuries de carburant se sont installées dans plusieurs régions, mettant les nerfs des automobilistes à vif. Selon le ministère de la Transition énergétique, 30 % des stations-service étaient bloquées au niveau national jeudi, plus encore dans certaines régions comme les Hauts-de-France.

Et la fédération CGT de l’énergie a appelé jeudi à “l’élargissement de la grève dans toutes entreprises de l’énergie”. Plusieurs centrales nucléaires ont été touchées mercredi par des mouvements de grève portant sur des revendications salariales.

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“Main tendue”

Devant les menaces d’élargissement du conflit, jeudi matin, le gouvernement a fait pression sur TotalEnergies pour qu’il “augmente ses salaires”.

La CGT doit “se saisir de la main qui a été tendue” pour négocier, a affirmé jeudi sur RTL le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, ajoutant que le groupe, qui a engrangé quelque 10,6 milliards de bénéfices au premier semestre 2022 notamment grâce à la hausse des prix de l’énergie, avait “la capacité” et “donc le devoir” de le faire.

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Il a été rejoint par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, qui a invité jeudi matin sur RMC “Total à prendre la balle au bond et faire en sorte que tout le monde revienne à la table des négociations”.

Au total, six des sept raffineries de France étaient en grève jeudi : les quatre de TotalEnergies et les deux d’Esso-ExxonMobil. Seule celle de Lavéra (groupe Petroineos) n’est pas bloquée. S’ajoutent les dépôts de TotalEnergies de la Mède (Bouches-du-Rhône) et des Flandres, qui alimente les Hauts-de-France, tous les deux à l’arrêt. FO, quatrième syndicat parmi les salariés du raffinage, a lui aussi rejoint la grève.

Le patronat s’est inquiété cette semaine des conséquences de cette grève sur la vie économique du pays.

Mercredi déjà, le gouvernement avait mis à exécution ses menaces de réquisition chez Esso-ExxonMobil. Celles-ci ont concerné quatre salariés du dépôt de carburant de la raffinerie de Port-Jérôme/Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime), sommés de rouvrir les vannes. Une “connerie”, a de nouveau protesté Philippe Martinez, leader de la CGT.