Parité et diversité : les grands absents du Conseil des gouverneurs de la BCE

Publié le par Lila Blumberg,

Quand Christine Lagarde dénonce (sans le vouloir ?) la surreprésentation des hommes dans la gouvernance des instituts monétaires. 

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Le 14 novembre 2019, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a posté une photo sur Twitter pour présenter ses nouveaux collègues du Conseil des gouverneurs. Cette photo n’a pas manqué d’agiter la twittosphère. La raison ? Vingt-trois hommes. Une femme. L’autre raison ? Vingt-trois hommes blancs. Une femme blanche.

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Le collectif féministe La Barbe a réagi avec ironie à cette scène digne d’un autre temps : “Sur les murs, dans des tableaux : félicitations à ces hommes qui savent donner leur juste place aux femmes !”, en référence aux deux tableaux qui ornent la pièce où se tient la réunion et qui représentent… des femmes blanches.

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Christine Lagarde a-t-elle tenté de dénoncer insidieusement un manque de parité et de diversité ? Pour certains internautes, cela ne fait pas de doute.

Quoi qu’il en soit, ce cliché soulève une autre question fondamentale : celle de l’ancrage de la parité dans nos sociétés et tout particulièrement dans la gouvernance des instituts monétaires.

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En effet, la bataille pour la parité qui anime les débats nationaux et européens depuis plusieurs années semblait avoir impacté la composition de la BCE.

En 2012, la candidature du luxembourgeois Yves Mersch à la présidence de la BCE avait été écartée au nom de la parité. Dans un premier temps, la commission des affaires économiques du Parlement européen avait donné un avis négatif à sa nomination. Puis, un vote (certes serré : 300 eurodéputés pour, 325 contre et 43 abstentions) contre sa nomination avait fini d’écarter sa candidature.

Le 2 juillet 2019, Marlène Schiappa déclarait au micro de Radio classique que la nomination de deux femmes au directoire des plus importantes institutions économiques d’Europe (la Commission européenne et la BCE) était un “moment historique”, “tout ça grâce au président Emmanuel Macron, qui a fait de la parité un enjeu de ces nominations”.

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Dans un rapport publié en avril 2019, le think tank indépendant “Omfif” (forum officiel des institutions monétaires et financières) révélait que sur les 173 banques centrales dans le monde, seulement 13 sont dirigées par des femmes.