Fin novembre, une nouvelle œuvre a intégré la célèbre roseraie de la Maison-Blanche. Cette récente acquisition a fait parler d’elle notamment grâce à son auteur, Isamu Noguchi, qui est devenu le premier artiste asiatique à voir une de ses œuvres intégrer la collection de la demeure présidentielle.
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L’acquisition de l’œuvre a été présentée le 21 novembre dernier par la Première dame des États-Unis, Melania Trump. L’achat date de huit mois auparavant. Les conservateur·rice·s de la collection de la Maison-Blanche auraient suggéré l’œuvre intitulée Floor Frame de l’artiste nippo-américain, et suite à l’approbation du Comité de préservation de la Maison-Blanche, l’œuvre a été achetée lors d’une vente aux enchères organisée par Sotheby’s. Artnet rapporte que la vente s’est close à 125 000 dollars, soit plus de 100 000 euros.
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Un “tournant” pour la Maison-Blanche
Melania Trump s’est réjouie de cette acquisition dans une déclaration publique, affirmant qu’il s’agissait là d’une étape importante : “Cette sculpture ne montre pas seulement la diversité artistique de notre nation, elle souligne les superbes contributions des artistes américano-asiatiques au paysage de notre pays.”
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Le président de l’Association historique de la Maison-Blanche, Stewart McLaurin, a quant à lui qualifié cet ajout à la collection présidentielle de “tournant” dans l’effort de son équipe “pour s’assurer que les Américains de toute origine culturelle soient représentés”. Il a également rappelé “l’incroyable carrière de l’artiste”.
Un artiste militant
Des années 1920 à sa mort, en 1988, Isamu Noguchi n’a jamais cessé de créer. Artiste, architecte et designer, il est à l’origine de pièces uniques, à l’exemple de Floor Space : des œuvres épurées qui s’inspirent de formes naturelles, rapporte Artnews, mais aussi des meubles produits en série.
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L’artiste est également connu pour son militantisme politique – un aspect qui ajoute à la portée de cette acquisition. Le New York Times rappelle ses années passées à combattre le racisme anti-japonais après l’attaque de Pearl Harbor. Il a également fait campagne pour mettre fin à l’horreur des centres d’internement américains qui ont servi à la déportation et à l’incarcération de près de 115 000 nippo-américain·e·s après la Seconde Guerre mondiale.
Rappelons qu’en 2015, Donald Trump (alors candidat à la présidence) n’avait pas explicitement condamné ces camps d’internement, “à l’inverse de ses prédécesseurs”, précise le New York Times. Tandis qu’on lui demandait s’il aurait soutenu l’internement de Nippo-Américain·e·s dans les années 1940, il avait répondu : “Je déteste certainement le concept. Mais il aurait fallu que je sois là à l’époque pour vous donner une réponse claire.” Alors qu’il se dirige vers la porte de sortie de son mandat, cette œuvre signe la fin de ce genre de déclarations.
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