Le pape ordonne une enquête au diocèse de Cologne sur des cas d’agressions sexuelles

Publié le par Pauline Ferrari,

© INA FASSBENDER / AFP

Cette décision survient après des accusations à l'encontre du cardinal Woelki.

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Le Vatican commencerait-il à prendre ses responsabilités ? Le pape François a ordonné une enquête sur le traitement de cas d’agressions sexuelles de mineurs au diocèse de Cologne, a annoncé vendredi le diocèse. Le diocèse le plus grand d’Allemagne est secoué par une grave crise depuis des mois.

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Le pape a nommé deux “visiteurs apostoliques”, des envoyés pontificaux extraordinaires, chargés d’“appréhender la situation pastorale complexe à l’archevêché et parallèlement d’étudier d’éventuelles fautes” du cardinal Rainer-Maria Woelki et d’autres prélats du diocèse, a-t-il précisé. Le pape recourt à une telle mesure quand il juge qu’un diocèse n’est plus en capacité de régler ses difficultés en interne.

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Cette annonce intervient après plusieurs accusations à l’encontre du cardinal Woelki, suspecté d’avoir longtemps couvert deux prêtres de la communauté religieuse de Düsseldorf soupçonnés de violences sexuelles. L’un d’entre eux est mort entre-temps. Son intention de donner les sacrements de la confirmation à 17 jeunes dans la paroisse a récemment provoqué un tollé sur place.

314 mineurs ont subi des violences sexuelles entre 1975 et 2018 au sein du diocèse

Mgr Woelki, un conservateur dans les rangs de l’église, a refusé l’an passé de rendre public un rapport sur les agressions sexuelles dans son diocèse, pourtant commandé par ses soins, invoquant des problèmes de protection des données. La décision avait suscité l’exaspération des victimes et de leurs familles, la fuite en masse de fidèles de son diocèse et l’incompréhension de ses pairs.

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Le cardinal a commandé un second rapport, paru en mars 2021, révélant que 314 mineurs, en majorité des garçons âgés de moins de 14 ans, ont subi des violences sexuelles entre 1975 et 2018 dans le diocèse, en majorité infligées par des membres du clergé. Certains prélats, soupçonnés d’avoir couvert les crimes ou de négligence dans le traitement de ces cas, ont été suspendus.

Aucune faute n’a pu en revanche être identifiée à l’encontre de Mgr Woelki par les auteurs du rapport, sans que cela fasse taire les accusations à son égard. Les deux envoyés, les évêques de Stockholm Anders Arborelius et de Rotterdam Johannes van den Hende, procéderont à leurs investigations au cours des deux premières semaines de juin.

Konbini news avec AFP

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