L’Arabie saoudite accusée d’avoir torturé plusieurs militantes féministes

Publié le par Clothilde Bru,

©FAYEZ NURELDINE / AFP

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Déjà soupçonnée d’être responsable de la torture et de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul le 2 octobre dernier, l’Arabie saoudite est désormais accusée par l’ONG Amnesty International d’avoir torturé une dizaine de femmes, incarcérées pour s’être opposées au régime patriarcal du pays.

Coups de fouet, chocs électriques ou encore abus sexuels… Les témoignages de ces femmes détenues depuis le mois de mai dernier dans la prison de Dhahban sont terrifiants. Collectés par Amnesty International, les récits de trois d’entre elles laissent peu de place au doute quant aux méthodes de l’administration pénitentiaire saoudienne.

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Elles racontent avoir été “torturées de manière répétée par électrocution et par flagellation”, jusqu’à parfois ne plus pouvoir marcher ou se tenir debout. Au moins l’une des détenues aurait également été harcelée sexuellement par les interrogateurs masqués, et au moins l’une d’entre elles aurait essayé de se suicider plusieurs fois durant sa détention.

Sur les neuf militantes féministes arrêtées en mai dernier, six sont encore emprisonnées. L’ex-correspondante en Arabie saoudite et auteure du livre Arabie saoudite 3.0 Clarence Rodriguez connaît certaines de ces activistes. Interrogée par Konbini news, elle confirme que leur seul forfait est d’avoir fait campagne en faveur du droit des femmes à conduire une voiture, finalement entré en vigueur en juin dernier.

“J’a’ beaucoup de peine pour elles. La blogueuse Eman al-Nafjan a une petite fille qui a deux ans, depuis six mois sa petite fille n’a pas vu sa maman. C’est une militante grâce à laquelle les femmes peuvent conduire.”

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L’Arabie saoudite nie en bloc

De manière générale, ces femmes se battent pacifiquement pour la fin du système patriarcal. Pour la journaliste, qui a vécu plusieurs années en Arabie saoudite, “l’incarcération de ces femmes a marqué un tournant répressif dans la politique du jeune prince héritier, qui se présentait jusqu’alors comme un grand modernisateur”.

Ces faits de torture qui ont été rapportés sont un incident de plus imputable à l’administration du prince Mohamed Ben Salman, qui nie en bloc. Un haut responsable saoudien a déclaré à Reuters :

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“Toute personne, homme ou femme, visée par une enquête est soumise au processus judiciaire normal sous l’autorité du ministère public lorsqu’elle est interrogée, et cela n’autorise en aucun cas la torture, qu’elle soit physique, sexuelle ou psychologique.”

Malgré les conclusions de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, Donald Trump a renouvelé son allégeance à la pétromonarchie. Mercredi 21 novembre, il remerciait le pays pour la baisse des cours du brut. Depuis le début de l’affaire Khashoggi, la France aussi n’a cessé de ménager l’Arabie saoudite.

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