Jean Castex va remettre sa démission à Emmanuel Macron

Publié le par Emma Couffin,

© Ludovic MARIN / AFP

Son ou sa successeur·se au poste de Premier·e ministre sera annoncé·e dès 19 heures.

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Jean Castex a quitté Matignon lundi peu avant 16 h et est arrivé quelques minutes après à l’Élysée pour remettre sa démission à Emmanuel Macron. Le Premier ministre, escorté sur le perron de Matignon par plusieurs conseillers, s’est engouffré à 15 h 55 dans son véhicule, lançant un simple “à tout à l’heure” à l’AFP.

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Selon des sources concordantes au sein de l’exécutif, une passation de pouvoir avec le ou la successeur·se de Castex au poste de Premier·e ministre aura lieu autour de 19 h lundi.

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L’ex-Premier ministre accueillera le ou la futur·e Premier·e ministre autour de 18 h 30 à Matignon puis, après un temps d’échange privé, effectuera la passation dans la cour, comme il est d’usage, avant de quitter les lieux à pied, selon des sources concordantes au sein de l’exécutif.

“C’est une nouvelle ère qui s’ouvre”, avait commenté dimanche auprès du journal Le Parisien Jean Castex. Celui qui s’est autoproclamé “Premier ministre de l’intendance” a affirmé partir “sans remords, ni regrets”, après près de deux ans à Matignon, où il se trouvait lundi à la mi-journée, a constaté un journaliste de l’AFP.

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Plusieurs noms ont été évoqués ces derniers jours pour remplacer Jean Castex, principalement des femmes, dont la ministre du Travail Élisabeth Borne.

Les yeux se tournent désormais vers Emmanuel Macron, qui a reçu lundi à déjeuner le président du Conseil européen, Charles Michel. Il avait assuré il y a une semaine à Berlin qu’il savait déjà le nom de son prochain Premier ministre, doté selon lui d’un profil “social”, “écologique” et “productif”. Depuis, les rumeurs vont bon train. Si l’on en croit les dires de son entourage, ce sera une femme. D’autant que 74 % des Français sont pour, selon un sondage Ifop publié dans le JDD.

Élisabeth Borne en Première ministre ?

Après un week-end dominé par les noms des anciennes ministres Catherine Vautrin (ex-LR), Valérie Létard (centriste) ou Marisol Touraine (ex-PS), c’est celui de la ministre du Travail, Élisabeth Borne, qui bruissait parmi plusieurs conseillers de l’exécutif lundi après-midi.

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Cette technicienne tenace, jugée loyale, est perçue par la Macronie comme ayant fait ses preuves au gouvernement pendant tout le dernier quinquennat, des Transports au Travail en passant par l’Écologie.

Cette ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal appartient à l’aile gauche de la Macronie, un atout à l’heure où s’annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par “la mère des batailles” sur les retraites.

Plaçant “la justice sociale et l’égalité des chances” au cœur de ses combats, l’hypothèse de sa nomination était toutefois vue avec circonspection par certains lieutenants d’Emmanuel Macron, jugeant le profil de cette ingénieure devenue préfète “pas assez politique”, alors qu’elle doit affronter pour la première fois le suffrage universel lors des législatives de juin dans le Calvados.

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Si l’hypothèse d’une femme Première ministre se confirmait, Édith Cresson, la seule à avoir occupé le poste (1991-1992), lui souhaite dans le JDD “beaucoup de courage” avec une classe politique “machiste”.

Une élection déterminante pour les législatives

Le choix est d’autant plus attendu qu’il viendra confirmer ou non l’orientation qu’entend se donner le chef de l’État, qui a promis de tenir compte de la colère exprimée par de nombreux Français pendant la crise des “Gilets jaunes” et lors de l’élection présidentielle.

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“L’impatience des Français” se focalise surtout “sur des questions d’inflation, de pouvoir d’achat, d’environnement et de sécurité” auxquelles il va falloir répondre dans un contexte anxiogène de crise du Covid-19 et de guerre en Ukraine, a souligné dimanche soir sur LCI le sondeur Frédéric Dabi, de l’Ifop.

Pour l’heure, le bloc présidentiel est crédité de quelque 26 % d’intentions de vote aux législatives et conserverait une majorité à l’Assemblée nationale, défié toutefois par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) entre LFI, EELV, le PS et le PCF, qui obtiendrait 28 %, et le Rassemblement national (24 %) de Marine Le Pen.

Ces oppositions accusent M. Macron de “casse sociale”, fustigeant notamment la réforme de la retraite à 64-65 ans annoncée.

Le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui a recueilli 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, a, lui, annoncé dimanche vouloir porter le Smic à 1 500 euros net en cas de succès de la Nupes aux législatives.

Konbini news avec AFP.