59 % des ados se sont dits “profondément choqués” par le cyberharcèlement auquel ils ont été confrontés en 2018.
Publicité
Publicité
La série 13 reasons why a fait un carton en en faisant son thème principal : le cyberharcèlement chez les adolescents fait des ravages. Bilal Hassani, le candidat de la France au concours de l’Eurovision, a indiqué la semaine passée qu’il recevait en moyenne dix messages insultants par minute, soit un toutes les six secondes.
Mais il est loin de toucher seulement les jeunes qui sont médiatisés. Ce mardi célèbre le Safer Internet Day, un événement international pour promouvoir un Internet apaisé. À cette occasion, Microsoft a publié les résultats d’une étude sur le cyberharcèlement dans l’Hexagone : le Digital Civility Index, qui s’est appuyé sur des entretiens avec des personnes âgées de 13 à 74 ans. Il nous apprend notamment que la France a perdu 6 points par rapport au classement de 2017.
Publicité
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette mauvaise place. En premier lieu : les Français jurent plus que les autres. En effet, les insultes en ligne sont plus courantes en France (63 %) que dans le reste du monde (51 %).
La cyberpornographie en hausse
Mais ce n’est pas la seule forme de cyberharcèlement. La cyberpornographie est également très présente puisque près de 60 % des Français interrogés ont déjà reçu, contre leur gré, des messages ou des images à caractère sexuel, ou même du contenu pornographique indésiré.
Publicité
Les “dick pics”, comprendre les photos d’organes sexuels masculins, sont en effet de plus en plus répandues. Récemment, une étude dévoilait que sur les sites de rencontre, deux jeunes femmes sur trois en auraient déjà reçu contre leur gré.
La troisième forme de cyberharcèlement la plus courante est la circulation de fake news : 44 % affirment y avoir fait face, “qui provoque un sentiment de méfiance et d’attaque qui crée une perte de confiance dans la vie réelle”.
La famille et les proches parmi les harceleurs
Des données inquiétantes au regard du public qui y est le plus exposé, à savoir : les plus jeunes. La génération dite des “millennials” baigne dans cette culture de l’incivilité sur le Web, mais n’y est pas pour autant habituée. 59 % des adolescents entre 13 et 17 ans se sont dits “profondément choqués” par le cyberharcèlement auquel ils ont été confrontés.
Publicité
On le sait : l’anonymat est souvent ce qui permet aux harceleurs d’agir impunément. L’avatar des réseaux sociaux laisse à certains la liberté d’étendre leur logorrhée sans réfléchir aux conséquences. Mais ce qui surprend le plus dans cette étude est le fait que l’on connaît de plus en plus souvent la personne qui pratique le harcèlement : “la famille et les amis proches, beaucoup“, précise Microsoft.
Les inconnus ne représentent étonnamment que 24 % des cyberharceleurs. Les amis et membres de la famille sont 17 % d’entre eux, une proportion en hausse de 8 points sur seulement un an. Des chiffres qu’il faut prendre au sérieux compte tenu des graves conséquences que le cyberharcèlement peut engendrer : insécurité, perte de confiance en soi, dépression, tentatives de suicide…
La parole se libère
La nécessité de mieux connaître les outils informatiques apparaît nécessairement afin d’avoir une utilisation “plus saine” du Web. “La facilité de connexion et d’utilisation est impressionnante, mais rares sont les jeunes à savoir où se trouvent les paramètres de confidentialité et à les manipuler”, rappelle Microsoft.
Publicité
Toutefois, la parole est de plus en plus libérée. En effet, près de quatre adolescents sur dix qui ont été victimes de cyberharcèlement en ont parlé à leurs parents. En 2018, ce ratio tombait à un adolescent pour 10, ce qui prouve d’immenses progrès, notamment grâce à la médiatisation de ces problématiques.