Université de Cergy : une fiche sur les “signaux” de radicalisation fait polémique

Publié le par Clothilde Bru,

© capture écran Twitter

"Absentéisme aux heures de prières", "port d'un voile", "arrêt de faire la fête" seraient autant de comportements à surveiller.

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Au départ, on a cru à une infox. Lundi 14 octobre, Clément Carbonnier, professeur à la faculté de Cergy-Pontoise, s’est ému d’avoir reçu une fiche de renseignements un peu particulière de la part de la direction de son établissement.

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“Absentéisme aux heures de prières”, “port d’un voile”, “arrêt de faire la fête”,port de la barbe sans moustache”, “changement vestimentaire”… Le formulaire est censé permettre aux professeurs de cette faculté de signaler les “signaux faibles” de radicalisation.

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Les critères qu’il énumère sont à peine croyables. “On passe un cap monstrueux, en nous demandant clairement de dénoncer nos étudiants ou nos collègues musulmans”, a ajouté l’enseignant interrogé par Le Monde.

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Et il n’est pas le seul à partager sa colère sur Twitter :

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Les preuves de l’existence de la fameuse fiche ont finalement été partagées sur les réseaux sociaux, causant la stupeur de nombreux internautes :

Lundi 14 octobre dans la soirée, la faculté a également choisi Twitter pour tenter de justifier ce que François Germinet, le directeur de l’établissement, qualifie de “geste maladroit” dans les colonnes du Monde.

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Il assure qu’il s’agissait de “lutter contre le terrorisme et les phénomènes de radicalisation” et présente ses excuses à celles et ceux qu’il a pu “heurter ou choquer”. Le document va être retiré de la circulation et les personnels de l’université ne pourront plus en disposer, a-t-il ajouté.

Pour beaucoup, ces justifications ne suffisent pas à expliquer cet “appel à délation”.

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Mais d’où vient ce tableau Excel ? Pas du ministère de l’Enseignement supérieur, si on en croit la ministre Frédérique Vidal, qui a commenté l’incident sur Twitter :

La difficulté d’identifier les individus radicalisés a encore récemment fait la une de l’actualité, après qu’un fonctionnaire a tué quatre de ses collègues à la préfecture de police de Paris.