Et sinon, il y a quand même eu dix bonnes nouvelles en 2020

Publié le par Inès Roulaud,

© Marco Simoni via Getty Image

Des petites victoires qui ont éclairci cette année assombrie par le Covid-19.

A voir aussi sur Konbini

Qu’on se le dise, 2020 n’était définitivement pas notre année. Cependant, elle a eu son lot de bonnes nouvelles.

Publicité

1/ L’Écosse a validé la gratuité des protections périodiques

Nous vous en parlions en novembre, l’Écosse a validé la gratuité des protections périodiques afin de lutter contre la précarité menstruelle. C’est une première mondiale : toutes celles qui en ont besoin auront accès gratuitement à des tampons et des serviettes hygiéniques. Une avancée dont se félicite la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, sur Twitter :

Publicité

Les 121 membres du Parlement ont approuvé le texte à l’unanimité. “Nous sommes tous d’accord pour dire que personne ne devrait avoir à s’inquiéter de ses prochains tampons ou protections réutilisables”, a déclaré au Parlement la députée travailliste écossaise Monica Lennon, à l’origine de la proposition de loi, indique l’AFP. Que ce soit dans les écoles, les collèges et les lycées, tous les établissements devront désormais proposer des protections périodiques gratuites dans leurs toilettes.

Publicité

2/ En Nouvelle-Zélande, les ministres ont baissé leur salaire de 20 %

En avril, la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a annoncé qu’elle et les membres de son gouvernement avaient décidé de baisser leur salaire de 20 % sur six mois. Une annonce faite pendant le confinement général de quatre semaines, où le Covid-19 a paralysé le pays économiquement.

Jacinda Ardern touche environ 470 000 dollars néo-zélandais par an (environ 274 255 euros). Les 20 % de ses revenus sur six mois représentent 47 000 NZD (environ 27 425 euros). “En soi, cela ne bouleversera pas la situation générale des finances, mais il s’agit ici de leadership […]. C’est une façon de reconnaître l’impact actuel pour de nombreux Néo-Zélandais”, avait-elle déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse le 15 avril (à retrouver dans cette vidéo à partir de 5 min 06).

Publicité

La première ministre a également expliqué que les plus hauts fonctionnaires du pays verraient leur rémunération abaissée. La Nouvelle-Zélande a déploré 25 décès depuis le début de l’année, pour un total de 2 144 cas.

3/ Une famille australienne a sauvé plus de 90 000 animaux des incendies dévastateurs

C’est en juin 2019 que les tout premiers feux de forêt en Australie ont débuté. Les images apocalyptiques impressionnantes ont fait le tour de la Terre. On estime près de 6 millions d’hectares de paysages détruits et 480 millions d’animaux ayant péri dans les flammes. Au beau milieu de ces incendies dévastateurs, la population australienne s’est surpassée pour sauver sa faune et sa flore.

Publicité

C’est le cas de la famille Irwin qui, en 2002, ouvre l’Australia Zoo Wildlife Hospital à Beerwah (Queensland), un hôpital pour les animaux. Les Irwin ne se laissent pas abattre pour autant. Depuis le début des feux, ils ont sauvé plus de 90 000 animaux toutes espèces confondues. Bindi, la fille des fondateurs Steve et Terri, s’était exprimée sur son compte Instagram.

“Avec tant d’incendies dévastateurs en Australie, mon cœur se brise pour les gens et la faune qui ont tant perdu. Je voulais vous faire savoir que nous sommes en sécurité. Il n’y a pas d’incendie près de l’Australia Zoo ou de nos propriétés de conservation. Notre hôpital pour animaux sauvages est plus occupé que jamais, ayant officiellement traité plus de 90 000 patients. Mes parents ont dédié notre Australia Zoo Wildlife Hospital à ma grand-mère. Nous continuerons de l’honorer en étant des guerriers de la faune et en sauvant autant de vies que possible.”

Publicité

Aujourd’hui, avec neuf projets de conservation et trois propriétés dédiées à la conservation, le Wildlife Hospital continue de sauver les vies précieuses de la faune et la flore australiennes. Pour le fondateur, Steve Irwin : “Sauvez-en un, sauvez l’espèce.”

4/ La poliomyélite a enfin disparu du continent africain

Le 25 août 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé officiellement l’éradication de la poliomyélite, une maladie contagieuse qui provoque des paralysies irréversibles. Après quatre années consécutives sans un seul cas déclaré et des vaccinations massives sur les enfants, la communauté internationale se félicite. “Aujourd’hui, les membres de la Commission de certification pour la région Afrique (ARCC) – organisme de certification de l’OMS – déclare que la transmission du poliovirus sauvage a été interrompue”, affirme la professeure Rose Leke à l’AFP.

La campagne de vaccination pour la polio a demandé aux équipes un travail surhumain, en accord avec les chefs traditionnels et religieux des villes et villages africains, afin de convaincre les populations de faire vacciner leurs enfants. Après de nombreuses années de sensibilisation, l’annonce de l’éradication de la maladie a été couronnée de succès. D’après l’OMS, la transmission du poliovirus sauvage se poursuit dans seulement deux pays : le Pakistan et l’Afghanistan.

5/ Des espèces rares et en voie de disparition ont fait leur grand retour

Pandémie oblige, la planète Terre a été soumise à un confinement général dès le début de l’année 2020, ce qui a été une bonne nouvelle pour les espèces animales et végétales. En Asie, le pangolin soupçonné d’avoir transmis le coronavirus a été retiré de la pharmacopée (ouvrage encyclopédique recensant des plantes à usage thérapeutique, des substances d’origine animale ou minérale et des substances chimiques) de la médecine traditionnelle chinoise.

La Chine a également interdit la vente d’animaux sauvages pour la consommation alimentaire, invoquant le risque de maladies transmissibles à l’être humain, même si le commerce reste tout de même légal pour la médecine traditionnelle ou les recherches scientifiques.

Sur le continent africain, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a annoncé en mars 2020 que les rhinocéros noirs d’Afrique, une espèce en voie de disparition, se portent beaucoup mieux qu’il y a huit ans. Ils sont passés de 4 845 en 2012 à 5 630 en 2020. Les baleines bleues ont également fait leur grand retour en Géorgie du Sud, 53 ans après l’interdiction de la chasse.

Des biologistes en expédition sur l’île Kangourou en Australie ont découvert une espèce qu’ils pensaient éteinte, le Cercartetus lepidus, un petit marsupial de 10 centimètres. Il aurait même réussi à survivre aux incendies dévastateurs australiens !

En France, c’est le bouquetin des Pyrénées qui réapparaît. Cette espèce disparue depuis une centaine d’années a été réintroduite sur le territoire dans le cadre d’un projet franco-espagnol. Une opération couronnée de succès.

6/ La parité dans le sport avance dans le bon sens

Alors que de nombreuses compétitions ont été annulées ou reportées, le monde du sport a offert quelques bonnes surprises en 2020. Le 7 décembre dernier, le Comité international olympique (CIO) a validé le programme sport des JO de Paris 2024, incluant la parité femmes-hommes. Les Jeux olympiques en France seront les premiers à dénombrer autant d’athlètes hommes que femmes, parmi les 10 500 qualifié·e·s.

Côté football, on se tourne vers le Brésil. Pour la première fois de l’histoire, les joueuses de l’équipe brésilienne de football ont remporté la bataille pour l’égalité salariale. C’est lors d’une conférence de presse que Rogério Caboclo, président de la Confédération brésilienne de football (CBF), a annoncé sa décision d’attribuer “le même montant pour les primes et les indemnités journalières pour les hommes et les femmes” en sélection. Grâce aux mesures annoncées par la CBF, les joueuses appelées en sélection gagneront le même montant salarial que les hommes lors de rassemblements sportifs. Le Brésil emboîte le pas de la Fédération australienne de football qui, en novembre 2019, avait annoncé l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.

Toujours en Amérique du Sud, mais cette fois-ci, en Argentine, Mara Gomez, footballeuse, est devenue la première joueuse trans à disputer un match du championnat féminin. “Aujourd’hui, j’ai débuté et je peux croire que des choses aboutissent, qu’elles réussissent, qu’elles se passent”, s’était-elle confiée à l’AFP. “Ce n’est pas une conquête individuelle, c’est une question sociale, collective.” C’est le 28 novembre dernier qu’elle a obtenu l’autorisation de jouer en première division féminine, après un long combat. Pour Gomez, la bataille est gagnée.

7/ Les droits des personnes LGBTQ avancent doucement mais sûrement

En France, le projet de loi relatif à la bioéthique (incluant la PMA pour toutes) devrait revenir devant le Sénat en janvier 2021 pour une deuxième lecture. Une date tant attendue par la communauté LGBTQ et les couples lesbiens.

En Europe, toujours, c’est la Suisse qui a adopté la PMA et le mariage pour tous. Le 1er décembre dernier, le Conseil des États suisses a adopté le projet (22 voix pour, 15 contre et 7 abstentions). Une belle victoire pour le parti Vert’libéraux, qui avait déposé le tout premier projet de loi en 2013. Concernant la PMA, la nouvelle législation permettra aux couples de femmes de se faire inséminer sur le territoire, au lieu de partir à l’étranger.

De l’autre côté de l’Atlantique, le Costa Rica est devenu en mai le huitième pays du continent américain à légaliser le mariage pour tous. Il est le tout premier pays à le faire en Amérique centrale et le 29e dans le monde.

L’Irlande du Nord a légalisé le mariage pour tous en 2019 et la nouvelle loi est entrée en vigueur le 6 janvier 2020. Le tout premier couple à se dire “oui” était composé de deux femmes du nom de Robyn Peoples et Sharni Edwards.

En Afrique, c’est le Gabon qui a fait une grande avancée. Le pays n’a pas légalisé le mariage pour tous, mais a dépénalisé l’homosexualité. Ce dernier devient donc l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne à remettre en question une loi qui punit les relations sexuelles entre personnes de même sexe.

8/ L’excision enfin condamnée par la loi au Soudan

Vendredi 10 juillet 2020, le Conseil souverain (la plus haute instance du pouvoir au Soudan) a approuvé une loi pénalisant l’excision. Ce Conseil formé de civils, parmi lesquels des femmes, et de militaires a approuvé une série de lois criminalisant l’excision. Cette pratique ancestrale, qui reste très répandue dans le pays, “porte atteinte à la dignité de la femme”, d’après un communiqué du ministère de la Justice soudanaise.

En avril, le gouvernement avait voté un amendement au Code pénal, qui rend la pratique de l’excision passible de peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et amendes pour les auteurs. Sur Twitter, le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a salué “un important pas sur la voie de la réforme judiciaire et de la réalisation du slogan de la révolution – liberté, paix et justice”.

D’après les Nations unies, les mutilations génitales féminines touchent près de neuf Soudanaises sur dix. On estime qu’il existerait 200 millions de femmes excisées dans le monde.

9/ Congé paternité : la France rattrape son retard

Le 23 septembre dernier, le président de la république Emmanuel Macron a annoncé l’allongement du congé paternité de quatorze à vingt-huit jours, dont sept jours obligatoires, à partir de juillet 2021. L’Assemblée nationale a, quant à elle, voté le vendredi 23 octobre le doublement du congé paternité à la quasi-unanimité.

Pour Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, c’est un “petit moment solennel”, une “occasion historique”, car “depuis 2002 et la création de ce congé paternité, aucun allongement n’avait eu cours”.

Les trois jours du congé de naissance seront toujours à la charge de l’employeur et les 25 jours restants seront indemnisés par la Sécurité sociale. Comme c’est déjà le cas pour les naissances multiples, sept jours supplémentaires seront ajoutés.

10/ Légalisation de l’avortement dans le monde : une révolution toujours en marche

Le Sénat a validé dans la nuit de mardi 29 décembre à mercredi 30 décembre 2020 le projet de loi autorisant l’avortement jusqu’à la 14e semaine de grossesse en Argentine. Le texte a été approuvé par 38 voix contre 29 et 1 abstention. Une grande victoire pour ce pays d’Amérique du Sud, qui devient le quatrième du continent à légaliser sans restrictions.

Le 11 décembre dernier, le projet de loi a obtenu le soutien de 131 députés – 117 se sont prononcés contre et six se sont abstenus. “L’avortement est légal dans les pays occidentaux et dans d’autres pays développés à forte religiosité, comme l’Italie, l’Espagne et l’Irlande. Enfin nous avançons en Argentine”, a déclaré à la télévision le ministre de la Santé, Ginés González García.

Dans ce pays de 45 millions d’habitants, majoritairement catholiques, l’avortement n’était légal qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, selon une loi en vigueur depuis les années 1920.

En Asie, deux pays ont fait du chemin en matière d’IVG. Tout d’abord, la Corée du Sud a légalisé l’avortement le 9 novembre 2020 après 66 ans d’interdiction, mais sous certaines conditions. En avril 2019, la plus haute juridiction du pays a ordonné la levée de l’interdiction de l’IVG, jugée anticonstitutionnelle, et a demandé une évolution d’ici à fin 2020 de cette législation très restrictive (IVG autorisée en cas de menace pour la santé de la mère, viol, inceste…). Début octobre, le gouvernement sud-coréen a présenté un projet de loi autorisant l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse.

En Thaïlande, l’IVG n’était légale que dans certains cas bien précis (autorisée si la santé de la mère est menacée ou en cas de viol). Les femmes pouvaient être poursuivies et encourir jusqu’à 3 ans de prison pour un avortement. Cependant, le 17 novembre dernier, le gouvernement thaïlandais a franchi un nouveau cap vers la légalisation de l’IVG. En effet, toute femme enceinte de moins de 12 semaines pourra avorter à partir de février 2021. C’est une petite révolution dans un pays profondément bouddhiste.

Du côté de l’Océanie, c’est au tour de la Nouvelle-Zélande de changer ses lois. Dans ce pays pourtant réputé pour son progressisme, l’IVG était jusque-là considérée comme un délit passible de quatorze ans d’emprisonnement. En accord avec la promesse de campagne de la première ministre Jacinda Ardern, le Parlement a voté le 18 mars dernier la dépénalisation de l’avortement, modifiant cette loi datant des années 1970. Une bonne nouvelle pour les citoyennes néo-zélandaises.

On peut enfin dire ciao 2020, welcome 2021 !