Coronavirus : Donald Trump suspend le financement américain de l’OMS

Publié le par Astrid Van Laer,

Donald Trump, le 14 avril 2020. © Alex Wong/Getty Images/AFP

Pour le président américain, "si l'OMS avait fait son travail, l'épidémie aurait pu [faire] très peu de morts."

A voir aussi sur Konbini

Donald Trump a mis à exécution sa menace : le président a suspendu la contribution américaine à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moment où la pandémie de coronavirus tue toujours quotidiennement des milliers de personnes et que le déconfinement s’enclenche timidement en Europe.

Publicité

Les États-Unis, premier bailleur de l’OMS avec plus de 400 millions de dollars par an, vont arrêter de la financer le temps d’évaluer son rôle “dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus”, a déclaré dans la nuit de mardi à mercredi le chef d’État américain depuis les jardins de la Maison-Blanche. Il a évoqué une étude “très approfondie” qui pourrait durer de 60 à 90 jours.

Publicité

Il a reproché à l’agence de l’ONU de s’être alignée sur les positions de la Chine, que Washington accuse d’avoir initialement caché la gravité du virus lorsqu’il y a fait son apparition en décembre. Ce qui, a-t-il dit, a empêché de contenir l’épidémie “à sa source avec très peu de morts” :

“Si l’OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la situation sur le terrain, l’épidémie aurait pu être contenue à sa source avec très peu de morts.”

Publicité

Le secrétaire général de l’ONU a aussitôt marqué sa réprobation, en assurant que ce n’était “pas le moment de réduire le financement des opérations” de l’OMS, qui “doit être soutenue car elle est absolument essentielle aux efforts du monde pour gagner la guerre contre le Covid-19”.

Il sera toujours temps d’étudier par la suite “comment ont réagi tous ceux qui ont été impliqués dans la crise”, a estimé Antonio Guterres dans un communiqué.

La Chine se dit “vivement” préoccupée

Soulignant que les États-Unis contribuaient à hauteur de 400 à 500 millions de dollars par an à l’organisation, contre environ 40 millions de dollars “et même moins” pour la Chine, Donald Trump a estimé que son pays avait le “devoir” de réclamer des comptes.

Publicité

La Chine a réagi, faisant part de sa “vive préoccupation” à l’égard de la décision de Donald Trump. Depuis plusieurs jours, Washington critiquait avec virulence l’attitude de l’agence onusienne basée à Genève, dénonçant en particulier ses prises de position à ses yeux trop favorables à Pékin. 

Mais pour Zhao Lijian, un porte-parole de la diplomatie chinoise, “cette décision va affaiblir les capacités de l’OMS et miner la coopération internationale contre l’épidémie”. Il a exhorté les États-Unis à “assumer sérieusement leurs responsabilités et obligations, et à soutenir l’action internationale contre l’épidémie menée par l’OMS”.

Sur le front sanitaire, les États-Unis ont enregistré mardi un sombre record avec plus de 2 200 morts supplémentaires du nouveau coronavirus en 24 heures, le plus lourd bilan journalier recensé par un pays. Leur bilan total, également le plus lourd du monde, s’élève à plus de 25 700 morts et 600 000 cas de contamination enregistrés.

Publicité

Quatre mois après l’apparition du virus, la pandémie a infecté presque deux millions de personnes, sans doute davantage en réalité. Elle a fait près de 125 000 morts officiellement dans le monde, et elle continue de tuer plusieurs milliers de personnes par jour et de s’étendre à des pays jusqu’ici peu touchés.

Outre son bilan macabre, le coronavirus a entraîné une crise économique rare. “Il est très probable que cette année, l’économie mondiale connaîtra sa pire récession depuis la Grande Dépression” des années 1930, a estimé mardi l’économiste en chef du FMI Gita Gopinath.

Aux États-Unis, pour essayer de limiter la casse, l’administration Trump et les compagnies aériennes américaines ont conclu mardi un accord de principe sur un plan de sauvetage destiné à éviter leur faillite et des cascades de licenciements.

Publicité

Konbini news avec AFP