Brésil : des ultra-conservateurs tentent d’empêcher l’avortement d’une fillette violée

Publié le par Lila Blumberg,

© Sergio LIMA / AFP

Et ce malgré l'autorisation de la justice...

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Dimanche 16 août, à Recife, dans le nord-est du Brésil, une enfant de 10 ans, enceinte après avoir été violée par son oncle, a été admise à l’hôpital. La fillette a été conduite sous escorte pour la protéger de militants anti-avortement qui étaient réunis devant l’établissement pour tenter d’empêcher l’interruption de sa grossesse.

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Violée depuis plusieurs années

La petite fille de 10 ans a confié que son oncle, âgé de 33 ans, abusait d’elle depuis ses 6 ans, rapporte El País Brasil. Si l’avortement demeure en principe illégal au Brésil, la loi permet d’interrompre une grossesse en cas de viol. C’est exactement ce que la justice a décidé après que la fillette a exprimé sa volonté d’interrompre sa grossesse.

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De son côté, Damares Alves, la ministre brésilienne des Droits de l’homme, de la Famille et des Femmes, également pasteur évangélique, a déploré cette décision autorisant l’interruption de grossesse de l’enfant.

La militante anti-avortement Sara Giromini alias Sara Winter a par la suite divulgué, sur les réseaux sociaux, l’identité de la fillette et le lieu où l’enfant serait prise en charge pour son avortement.

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Cette exposition de la petite fille, constitutive d’une violation du statut de l’enfant et de l’adolescent“, a permis à de nombreux militants anti-avortement et religieux de se réunir devant l’hôpital, en dépit de l’autorisation accordée par la justice.

L’homme a été arrêté

La fillette, après avoir essuyé les refus des hôpitaux d’Espírito Santo (état dont elle est originaire), pour des raisons “techniques”, a pu être prise en charge au Cisam (Centro Integrado de Saúde Amaury de Medeiros), où elle a pu pénétrer discrètement avec sa grand-mère et avec l’aide du personnel de l’hôpital.

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De leur côté, les médecins du Cisam, qui est une référence étatique dans ce type de procédure et d’accueil des victimes de violences sexuelles“, ont dû faire face à des militants criant “Meurtriers !” devant l’établissement.

Lundi, la justice a ordonné aux réseaux sociaux de supprimer les publications divulguant les informations sur la victime. Le juge a considéré queles données publiées ont causé un embarras supplémentaire à la fillette de 10 ans, qui est tombée enceinte à la suite du viol commis par son oncle“.

Mardi matin, l’oncle de la petite fille a été mis en examen pour viol et arrêté.

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Pour rappel, Jair Bolsonaro a déclaré le 23 avril dernier : “Tant que je serai président, il n’y aura pas de [légalisation de l’IVG]…”