À partir de maintenant, les femmes travaillent “gratuitement” en France

Publié le par Clothilde Bru,

© Emilija Manevska / Getty images

Si vous êtes une femme et employée, vous êtes désormais une travailleuse bénévole.

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Tous les ans, c’est la même chose, et c’est navrant de voir à quel point ça n’avance pas. Si vous êtes une femme et salariée, à partir de ce mercredi 4 novembre à 16 h 16, sachez que vous travaillez gratuitement. C’est une manière pour le moins efficace de rendre visibles les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.

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En moyenne, les hommes sont payés 15,5 % de plus que les femmes en France, selon les statistiques de l’office statistique de l’Union européenne Eurostat. C’est énorme. Pour sensibiliser à cette injustice criante, la newsletter féministe Les Glorieuses calcule chaque année depuis quatre ans le nombre de jours que cela représente dans l’année.

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En 2020, c’est l’équivalent de 39,2 jours ouvrés (les jours effectivement travaillés), ce qui nous amène à aujourd’hui, mercredi 4 novembre à 16 h 16. L’année dernière, c’était le 5 novembre à 15 h 47. On vous en parlait déjà.

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Depuis 2016, Les Glorieuses tient les comptes, rappelle Libération. Le collectif avait alors lancé un appel à cesser le travail.

Un manque de transparence

En 2016, ce jour tombait le 7 novembre. Comme on le disait, en quatre ans, ça n’a pas beaucoup avancé.

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Pour autant, l’immense majorité des Françaises et des Français est d’accord pour dire que cette différence de salaire est parfaitement injuste. Selon un sondage réalisé en octobre dernier par Les Glorieuses, 98 % des femmes et 88 % des hommes considèrent qu’il est “honteux” que les femmes soient moins payées que les hommes.

Pour lutter contre cette discrimination salariale, il y a un moyen tout bête et qui ne coûte rien, rappelle Rebecca Amsellem, la fondatrice des Glorieuses dans les colonnes de Libération : la transparence. “On ne pourra arriver à rien sur l’égalité salariale sans avoir accès aux informations”, assure l’économiste.

Depuis mars 2019, chaque entreprise d’au moins 250 salariés doit calculer et publier sur Internet son indice d’égalité femmes-hommes. Depuis mars 2020, les entreprises de 50 à 250 salariés sont également concernées.

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Selon Rebecca Amsellem, cet index ne va pas assez loin. “Comme ce sont les entreprises elles-mêmes qui se notent, elles peuvent tricher”, a-t-elle souligné, interrogée par l’AFP, estimant par ailleurs que les entreprises peuvent “assez facilement jouer avec les critères” de l’index pour éviter une mauvaise note.

À l’année prochaine.