Je bois du lait de chèvre depuis ma tendre enfance (et je me fais vanner pour ça)

Publié le par Simon Dangien,

© Michael Kucharski/Unsplash

"Il est temps de m’exprimer publiquement sur mon amour inconditionnel (et incompris) pour le lait de chèvre." Cet été, Konbini explore les plaisirs coupables de sa rédaction.

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Cet été, la rédaction de Konbini révèle au grand jour ses guilty pleasures. Knacks froides, chaîne YouTube obscure ou drôle d’obsession pour des pages Wikipédia sans grand intérêt, préparez-vous à la grande exploration de nos plaisirs inavouables.

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“N’oubliez pas de ramener votre bouteille de lait de chèvre pour la soirée les gars mdrrr”, “Tu peux pas parler toi, t’as du lait de chèvre dans le frigo”, “Oh non ! T’as encore ton lait bizarre, t’es relou, frère”

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Des phrases lâchées avec un sourire à peine dissimulé… Du sadisme, à ce niveau-là. C’est mon quotidien depuis que mes “amis” ont découvert mon attrait développé pour ce lait divin. Je m’en souviens encore : fin collège-début lycée, des amis ouvrent le frigo de chez moi, affamés. Tartines, céréales, pâte à tartiner et confiture sont déjà disposées sur la table par mes chers parents, ne manque donc que le lait. Mais stupeur lorsqu’ils découvrent, sur la bouteille située dans le frigo, un nouvel animal encore inconnu à leurs yeux de Moldus.

Des cornes ?! Ici, pas de vache tachetée de noir et de blanc, mais un petit cabri très mignon. J’essaie de leur expliquer : Goûtez, c’est très bon, on ne voit aucune différence avec le lait de vache.” En tout cas, je dois être le seul à ne pas la voir, car à en croire leur tête décomposée et dégoûtée au moment de dévisser le capuchon, eux semblent voir une sacrée différence. Un regard et un fou rire de leur part me font vite comprendre que mon calvaire ne fait que commencer…

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Une habitude depuis bébé

C’est à la base une initiative de la matriarche de la famille. Pour les besoins de cet article, j’ai décidé de lui donner anonymement la parole pour répondre de ses actes et comprendre la genèse de cet amour interdit : “Ma tante avait ouvert un magasin bio et m’avait dit que le lait de vache était très allergisant en plus de ‘décalcifier’. Elle disait aussi qu’on n’avait pas assez de vitamines pour fixer le calcium donné par le lait de vache.”

Commence alors un processus de longue haleine, une histoire de lait passionnante : “Au départ, tu as bu du lait de soja et je mettais de l’huile de foie de morue (il paraît que cette huile est remplie de bienfaits même si le nom fait flipper dit comme ça). Ensuite, tu as bu du lait d’amande reconstitué, et vers tes 3 ans, j’ai vu qu’il existait du lait de chèvre, donc je vous en ai donné et tu l’as vraiment bien assimilé. Dès qu’on allait chez quelqu’un et que vous buviez du lait de vache, vous aviez mal au ventre.”

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Concernant le lait de chèvre et la mauvaise image qui lui colle à la peau, voici sa réponse : “Vous n’avez jamais trouvé qu’il avait une drôle d’odeur. On nous rabâche tellement qu’il faut boire du lait, que c’est bon pour la santé, qu’il y a des gens qui trouvaient ça bizarre et qui disaient que mes enfants allaient manquer de calcium. Ceux qui trouvent ça dégueulasse, je leur réponds toujours ‘chacun ses goûts, la merde a bien le sien’.” Eh BIM !

Vraiment meilleur pour la santé ?

Faisons un point santé accéléré permettant à cet article d’obtenir le contenu journalistique nécessaire à ma profession. D’après Doctissimo, ses apports nutritionnels sont similaires à ceux des autres laits, mais selon Audrey Aveaux, diététicienne-nutritionniste interrogée par le site pour l’occasion, la différence pourrait se faire ailleurs : “Le lait de chèvre contient des acides gras à chaîne courte, des globules gras de petite taille et des triglycérides à chaîne moyenne et à chaîne courte, ce qui donne a priori des lipides (graisses) plus faciles à digérer. Tout cela fait que, peut-être, le lait de chèvre est plus digeste que les deux autres, mais on ne peut pas l’affirmer à 100 % sans preuves scientifiques.”

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Un quotidien bouleversé

Oui, le lait de chèvre fait partie de ma vie. Petit déjeuner (céréales, lait chaud…), cuisine (quand c’est le cas donc rarement)… Ce lait m’accompagne dans mon évolution. Mais avant de continuer, je souhaitais faire une petite digression tarifaire. Depuis mon indépendance et l’arrêt des courses familiales, j’avoue avoir parfois dérogé à la règle que je m’étais fixée plus jeune, seul dans la cour de récré, exclu de mon groupe d’amis car buveur de lait de chèvre intempestif. Cette règle, c’est la suivante : “Jamais au grand jamais tu ne boiras de lait de vache, même sous la contrainte et les moqueries.”

Finalement, c’est autre chose qui m’aura fait craquer. Cette chose, c’est l’inflation et le statut précaire dans lequel évolue le journaliste dans le monde actuel. En effet, le lait de chèvre, malgré ses innombrables qualités, n’est pas le lait le moins cher du marché, il coûte le double de certaines bouteilles de lait de vache. Mais comme dirait ma mère : “Quand il s’agit de la santé, on ne lésine pas sur le produit” (ça fait deux expressions).

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Bref, lors de fins de mois complexes, j’avoue avoir déjà craqué pour la brique de lait de vache la moins chère malgré les risques encourus par mon organisme fragile.

Je souhaite finir avec quelques observations personnelles :

  • D’après moi, c’est le préjugé du mot “chèvre” qui dégoûte les Moldus ;
  • Le goût et l’odeur sont loin d’être horribles ;
  • J’adore le fromage de chèvre et je pense que l’enseignement “lait de biquette” reçu depuis le berceau y est pour quelque chose.

Il est aussi possible que le goût et l’odeur soient véritablement insupportables mais que j’y sois seulement habitué, mais ça, je n’y crois pas.

À la slide 3 du post en dessous, regardez ce traître de Naruto. S’il avait bu du lait de chèvre, on sait trèèès bien ce qui se serait passé avec Sakura.