“C’est la CAN du siècle” : pourquoi cette édition de la Coupe d’Afrique des nations plaît tant au public ?

Publié le par Abdallah Soidri,

© Ulrik Pedersen/DeFodi Images via Getty Images

Entre les matches d’anthologie, les surprises et le chambrage de tous les instants sur les réseaux, cette CAN 2024 régale le public jusqu’à présent.

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Depuis mercredi soir et les derniers matches du groupe F, la phase de poules de la CAN 2024 est terminée. Après douze jours de compétition, on peut déjà tirer les premiers enseignements de cette Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire avant le début des 8es de finale. Celui qui s’impose d’emblée, si, comme nous, vous avez un œil sur X/Twitter pendant les rencontres, c’est l’engouement du public autour du tournoi, qui va de pair avec la qualité des matches et les scénarios fous auxquels on a pu assister. Si bien que, pour beaucoup, on est face à la “CAN du siècle”, qui nous fait presque oublier le football de club.

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La CAN des surprises

“Y a la surprise, c’est pas mardi, c’est ce soir”, chante SAF sur son tube “La surprise”, déjà hymne de la précédente Coupe d’Afrique des nations au Cameroun. Mais sur cette édition ivoirienne, les surprises ont lieu tous les jours. Dans cette CAN 2024, le Cap-Vert et la Guinée équatoriale ont brillamment validé leur billet pour le tour suivant en passant maître dans l’art de bousculer les pronostics. Et avec la manière qui plus est, à l’image des buts sublimes inscrits par les Cap-Verdiens. Les insulaires sont venus à bout du Ghana et ont fait match nul face à l’Égypte en alignant une équipe remaniée quand les Équato-Guinéens ont tenu tête au Nigeria de Victor Osimhen et éclaté le pays hôte (4-0), les poussant au bord de l’élimination.

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Mais toutes les surprises ne sont pas bonnes. Elles peuvent aussi être mauvaises. Le Ghana, l’Algérie et la Tunisie, trois ex-champions d’Afrique, en savent quelque chose, eux qui ont été sortis dès le premier tour sans victoire au compteur. Leurs bourreaux respectifs s’appellent Mozambique, Mauritanie et Namibie, des nations qui n’avaient jamais connu le succès avant cette CAN (c’est toujours le cas du Mozambique).

Des matches d’anthologie

Pour qu’une compétition passe à la postérité, il faut des matches d’anthologie. Et cette CAN 2024 nous en a déjà offert quelques-uns sur ce premier tour, en attendant ce samedi et le début de la phase à élimination directe. On pense évidemment à la fin de match haletante entre le Cameroun et la Gambie, avec trois buts inscrits en cinq minutes, un autre marqué de la main (justement refusé) et une qualification au bout du suspense des Lions indomptables.

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Moins prolifique mais tout aussi intense : la première victoire de la Mauritanie en Coupe d’Afrique des nations dans un match couperet contre l’Algérie. Devant la presse, le sélectionneur mauritanien et ses joueurs ont affiché leur confiance quant à leur chance de succès, et ils ont tenu parole. Avec un peu plus de réalisme, ils renvoyaient même les Fennecs d’un Djamel Belmadi dépassé à la maison avec une valise pleine de buts. C’est finalement sur le plus petit des scores que les hommes d’Amir Abdou se sont qualifiés pour les 8es de finale. Le second fait d’armes du sélectionneur mauritanien, qui avait réussi le même exploit il y a deux ans avec les Comores.

En parlant d’exploit, la Côte d’Ivoire n’est pas passée loin d’une élimination précoce de sa CAN après son revers contre la Guinée équatoriale. Sans les résultats en sa faveur dans les autres groupes, on aurait assisté à l’équivalent africain du 7-1 encaissé par le Brésil lors de sa Coupe du monde en 2014. C’était face à l’Allemagne, future championne, dans une rencontre qui a marqué la planète entière.

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La CAN du divertissement

Qui dit CAN dit chambrage. C’est dans l’ADN de la compétition, est-on tentés de dire. Autrefois cantonné aux cercles privés (amis, famille, collègues), il est devenu numérique et public avec l’essor des réseaux sociaux. De Facebook, il s’est déplacé sur X/Twitter, et pas une journée ne passe sans que des vannes sur la CAN fusent. Qu’il s’agisse de chambrer l’équipe adverse, la sienne ou le rival régional ou d’encenser les surprises de la compétition, personne n’est épargné.

Sur cette édition 2024, les blagues et autres mèmes mettent à rude épreuve les zygomatiques. Les plus vaillants osent même s’aventurer sur les Spaces, sorte de club de discussion sur l’application X/Twitter où les supporters refont le match et défont les joueurs en cas de mauvais résultat. Cette culture du rire au service de la critique couplée à la bonne qualité globale des rencontres sur ce tournoi rend plus qu’intéressante cette Coupe d’Afrique des nations. Et c’est loin d’être fini.