À la rencontre de celui qui parcourt le Japon pour dégoter les meilleurs ramen du pays

Publié le par Robin Panfili,

© Ramen Adventures

Un blog, une chaîne YouTube et une connaissance encyclopédique du ramen.

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Voilà dix ans maintenant que Brian MacDuckston s’est jeté à corps perdu dans la passion du ramen. C’est en 2008, après s’être interrogé pendant plusieurs mois sur ce qui poussait des gens à attendre jusqu’à 45 minutes pour un bol de soupe, que ce prof d’anglais originaire de San Francisco et expatrié au Japon s’est laissé tenter par un ramen pour la première fois… et n’a jamais arrêté depuis.

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© Ramen Adventures

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Aujourd’hui, fort d’un blog, de plusieurs ouvrages et d’une chaîne YouTube (dont on a du mal à se passer), il est considéré comme l’une des références sur la question du ramen. Alors, pour faire connaissance, percer son mystère et lui soutirer quelques bonnes adresses, nous lui avons posé quelques questions.

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Club Sandwich | Cette passion pour le ramen, ça vient d’où ?

Brian MacDuckston | Je vivais déjà au Japon depuis quelques années avant de goûter à un premier bol de ramen incroyable. Cela m’a marqué, notamment parce qu’il s’agit à mes yeux de l’ultime plat de comfort food qui puisse être. En fait, si j’ai toujours été assez porté sur la nourriture et la gastronomie en général, les ramen m’ont entraîné vers une véritable obsession culinaire.

Depuis que j’ai commencé cette chasse au ramen, je me suis aussi intéressé à tous les autres aspects de la gastronomie japonaise – bien que je n’écrive et que je ne poste de vidéos que sur ce plat précis.

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Après avoir longtemps écrit sur les ramen, qu’est-ce qui t’a poussé vers la vidéo ?

J’écrivais effectivement depuis une dizaine d’années pour le blog Ramen Adventures, et mon passage en vidéo, sur YouTube, est assez récent. Au début, une boîte de production m’a contacté et je me suis lancé comme ça. On a fait quelques vidéos ensemble, mais maintenant, je fais tout de mon côté. Si je continue aujourd’hui, c’est grâce à mon importante et précieuse fan base. Ils me motivent vraiment à continuer ce projet.

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“Tu peux voyager à travers le Japon tout entier et chaque endroit aura sa propre histoire, son propre rapport au ramen.”

Qu’est-ce qui te plaît dans le ramen pour lui consacrer autant de temps ? À force d’en parler, on ne s’en lasse pas un peu ?

Le ramen est quelque chose de très simple, mais la culture qu’il charrie est tellement profonde. Je sais qu’on a l’impression que j’en mange sans arrêt, mais en réalité, je n’écris que deux chroniques par semaine, ce qui me permet de ne pas me lasser.

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À vrai dire, ce qui me plaît avant tout, c’est la passion qu’ont les Japonais pour la gastronomie et ce plat en particulier. Tu peux voyager à travers le Japon tout entier et chaque endroit aura sa propre histoire, son propre rapport au ramen.

© Ramen Adventures

Le ramen est un plat également très populaire en Europe, mais depuis quelques années seulement.

Je pense que cette hype [en Europe] est d’abord arrivée avec la pop culture japonaise. On sait bien que la pop culture et la hype en général sont ce qui attire le client au restaurant… mais une fois qu’ils ont un bon ramen devant les yeux, ils en veulent davantage.

Par exemple, à Paris, le restaurant Kodawari, et son design qui s’inspire d’un décor japonais rétro, est un super endroit. Quand les gens viennent, ils sont parfois surpris de trouver un ramen d’excellente qualité. Je pense que les choses changent, et que les gens sont de plus en plus en quête de nourriture de qualité, alors que le ramen a souvent été symbole de tendance et de cool. On peut remercier Instagram sur ce coup.

“Le meilleur ramen ? À chaque fois qu’on me pose cette question, j’ai une réponse différente à donner”

Je sais, la question est compliquée, mais quel est le meilleur ramen que tu as pu manger ?

Je déteste cette question. À chaque fois qu’on me la pose, j’ai une réponse différente à donner. Si je dois répondre aujourd’hui, alors je dirai le restaurant Yamaguchi à Tokyo. Pendant deux jours, ils ont proposé un bol en série limitée avec trois spécialités de poulet, du sanglier et des nouilles maison. Aucune garniture supplémentaire. C’était l’une des meilleures soupes que j’ai pu goûter.

Le ramen le plus surprenant ?

Surprenant ? À Tokyo, j’ai goûté un ramen réalisé à partir de jus d’ananas, surmonté de morceaux d’ananas. Le mélange entre les saveurs du fruit et la sauce soja était incroyable. Je jette mon dévolu dessus une fois par an.

Et le pire ?

J’ai goûté à un bol de ramen dans un hôtel d’affaires japonais, au milieu de nulle part. Le menu et les plats étaient soi-disant fait maison, alors j’ai voulu essayer. Mais les nouilles étaient compactes, collées entre elles. C’était une atrocité.

Quels sont tes projets pour le futur ?

Je vais continuer mon travail, mais aussi organiser des collaborations et des événements à travers le monde. L’objectif est d’essayer d’aider des chefs japonais à exporter, servir et présenter leurs ramen en dehors des frontières japonaises.

Il y a un endroit, un lieu ou un restaurant que tu rêverais de visiter ?

J’aimerais explorer et goûter à des ingrédients de qualité à travers le monde entier. Au Japon, par exemple, les chefs ramen sont obsédés par les poulets d’Akita. En quoi sont-ils différents de la volaille de Bourgogne, par exemple ? Évidemment, je sais que les aliments importés coûtent beaucoup plus cher au Japon, mais je pense que c’est quelque chose que les gens veulent savoir.

Pour suivre les aventures de Brian, c’est par ici.