On a déjeuné au nouveau PNY avec le rappeur québécois Loud

Publié le par Pharrell Arot,

(© Club Sandwich)

Discussion autour d'un poulet frit à quelques semaines de la sortie de Tout ça pour ça.

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De passage de notre côté de l’Atlantique à un mois de la sortie de son nouvel album, un an et demi après Une année record – qu’on pourrait passer au pluriel vu la longueur de la tournée qui en découle –, le Québécois Loud nous a fait l’honneur d’un déjeuner dans le nouvel écrin des Parisiens de PNY. Pensé par l’architecte Bernard Dubois, à qui on doit entre autres la boutique Bape de Melrose Avenue à Los Angeles, le dernier-né de la jeune franchise de burgers est le lieu parfait pour discuter rap francophone et snacks d’aire d’autoroute.

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(© Club Sandwich)

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Casquette vissée sur le crâne, capuche et lunettes de soleil : c’est avec style et discrétion que le trentenaire canadien sort de son VTC devant l’enseigne du sixième établissement parisien de PNY, accompagné de son manager québécois. Limonade maison et “Kalité fried chicken” – la nouveauté de l’établissement – commandés, Loud nous confie qu’il aime manger. Ça tombe bien, nous aussi.

“Je n’ai pas forcément beaucoup de souvenirs de mes premières émotions culinaires mais la fondue chinoise, quand j’étais petit, c’était un classique pour mon anniversaire. C’est un bon truc que tu peux manger en famille pendant deux-trois heures, c’est convivial.”

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Le dernier-né de chez PNY, le fameux clin d’œil (ou pied de nez) à KFC : le Kalité Fried Chicken. (© Club Sandwich)

Avec une bonne centaine de dates au compteur, en Europe et au Canada, le récit de son rapport à la nourriture se transforme vite en histoires de tournée, que ce soit en van, en tourbus ou juste le soir à l’hôtel, après chaque show.

“Quand on arrive dans une ville, si on a un jour off, je vais chercher des adresses. Là, on est allés à Chambre Noire, c’était cool. Mais sinon, si on est sur le rythme tournée, c’est plus compliqué, surtout en France avec les repas à des heures fixes, ça se termine souvent en livraison à l’hôtel après le concert. D’ailleurs, les meilleures aires d’autoroute sont en Europe, il y a toujours un petit resto, un truc qui fait des spaghettis, vous avez trop de trucs. Au Canada, tu n’as vraiment que des dépanneurs ou toujours les trois mêmes franchises.”

“On a appris très vite à pas manger les tacos français, vrais problèmes de tournée sinon !”

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Alors que les plats arrivent à table, on échange quelques adresses, à Paris et à Montréal, avant d’aborder la préoccupation du moment : le passage de jeune rookie à star confirmée au Canada, l’envie de grossir en Europe et la stratégie – différente de la plupart des rappeurs actuels – pour la sortie de Tout ça pour ça.

“Je suis le premier rappeur à vraiment passer en radio au Québec, mais j’ai essayé de ne pas tomber dans le panneau pour le deuxième album. Je continue à faire des morceaux mélodiques mais tu ne sais pas comment vont être pris les nouveaux morceaux ; même si tu as dessiné ce qui arrive avant la sortie de l’album, il va se mettre à vivre avec le public et tu peux directement avoir une surprise sur un titre avec le streaming, un peu comme avec “TTTTT” sur le premier album.

Je ne suis pas dans la quantité, je préfère avoir une discographie courte mais cohérente dans son ensemble, je ne suis pas du tout dans la stratégie actuelle des albums trop longs pour gagner du stream. Je ne trouve pas ça long d’attendre 18 mois entre deux projets et de proposer seulement 10 titres dont on va se souvenir, et c’est bien de se faire attendre. On a enregistré encore très récemment, certains morceaux ont changé jusqu’au dernier moment, la rime sur Nipsey, j’ai changé un couplet, ça m’a fait réfléchir. En six semaines, on a enregistré onze morceaux, on en a gardé dix, je tiens vraiment au format court.”

Dans ce nouvel album, Loud reprend sa formule : écriture ultra-référencée, franglais maîtrisé – qui peut se targuer de faire rimer cardiologue avec un anglicisme bien pensé ?–, et quelques morceaux au potentiel radio incontestable.

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“Le franglais, c’est aussi une béquille, ça permet un mélange, d’écrire des rimes qui n’ont jamais été faites, parfois de simplifier le propos et inversement. Il faut trouver le bon mélange. Dans mon groupe précédent, le niveau de franglais était 50/50, c’était trop, ça devenait un gimmick, c’était important de revenir vers quelque chose de plus équilibré. Le quota, c’est 70/30 pour être considéré comme francophone. Après, je ne l’ai pas en tête quand j’écris, c’est naturel.”

(© Club Sandwich)

“Pour la sortie de l’album, on fait le Centre Bell, 8 000 personnes deux soirs de suite, c’est la première fois pour un rappeur québécois”

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Pas de dessert, un café : on n’a plus qu’à attendre jusqu’au 24 mai pour pouvoir écouter Tout ça pour ça, album prometteur d’un rappeur travailleur et inspiré, fervent défenseur de ses références sans jamais être coincé dans le passé.

Les restos où vous risquez de croiser Loud à Montréal :
– Le Majestique
– Le Montréal Plaza
– La Taverne Dominion

(© Club Sandwich)

PNY Faubourg-Saint-Antoine
120 rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris

Merci à PNY, Cristian et Emmanuel.