L’incroyable histoire du guide Michelin (que l’on se refilait tout simplement avec des pneus)

Publié le par Robin Panfili,

© Michelin

Avant d’être le guide que l’on connaît, l’ouvrage était offert avec l’achat de pneumatiques. Mais, ça, c’était avant.

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Si le guide Michelin est aujourd’hui considéré comme l’une des références de la gastronomie et de la restauration, et l’un des plus grands répertoires culinaires du monde, l’ouvrage n’a pas toujours bénéficié d’une telle renommée au cours de son histoire. À sa création, en 1900, le guide n’en était pas encore vraiment un, mais plutôt un livret publicitaire “offert gracieusement aux chauffeurs” avec l’achat de pneumatiques Michelin, une incontournable manufacture française de pneus tenue par deux frères, André et Édouard Michelin.

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Pour sa première édition, tirée à près de 35 000 exemplaires, le livret gratuit – et déjà rouge – était alors pensé pour faciliter la mobilité et les voyages des automobilistes. “À une époque où le voyage relève de l’épopée – en 1900, les routes étant souvent mal indiquées voire dangereuses, les temps de trajets longs –, le guide Michelin voulait faciliter la vie des voyageurs”, expliquait le guide.

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On y retrouvait alors des cartes routières, bien sûr, mais aussi une liste de garagistes ou de médecins selon les régions, des informations touristiques et des conseils pratiques : comment changer un pneu, faire son plein d’essence ou entretenir son véhicule… Objectif : “donner tous les renseignements qui peuvent être utiles à un chauffeur voyageant en France, pour approvisionner son automobile, pour la réparer, pour lui permettre de se loger et de se nourrir, de correspondre par la poste, télégraphe ou téléphone”, détaillait alors le guide de l’époque.

La naissance des étoiles

Mais vingt ans plus tard, les frères Michelin décident finalement de changer leur fusil d’épaule. La rumeur dit qu’André Michelin, vexé d’avoir vu un garagiste utiliser des guides pour caler un établi de travail un peu trop bancal, aurait décidé de rendre le guide payant. Dès l’année suivante, le livret sera ainsi vendu au prix de sept francs et le guide prend alors un nouveau tournant éditorial. Exit la publicité, place aux recommandations de restaurants et d’hôtels, avec un classement et une notation spécifique.

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C’est en 1926 que la première étoile “de bonne table” apparaît dans le guide, suivie, en 1931, par la deuxième et la troisième étoile. Une table “vaut le voyage” pour les trois étoiles, “mérite le détour” pour les deux étoiles, est “une très bonne table” pour une étoile. Depuis lors, le guide Michelin n’a plus jamais abandonné cette classification par étoiles. Et pour lui donner du crédit, le guide décide de créer, en parallèle, le métier d’inspecteur. “Sillonnant les routes du monde entier à la recherche des meilleures adresses, les inspecteurs Michelin, salariés du groupe, proposent une sélection annuelle inédite, organisée en catégories de confort et de prix, explique le Michelin. Auberges typiques ou palaces luxueux, petits bistrots ou tables d’exception, les établissements présents dans le guide constituent un répertoire capable de satisfaire toutes les envies et de s’adapter aux budgets les plus exigeants.”

“Cette expertise de nos inspecteurs, leur indépendance vis-à-vis des adresses visitées et leur anonymat sont devenus au fil du temps la marque de fabrique des guides Michelin et un élément de différenciation par rapport aux autres guides.”