Le mystère du beurre “dur” qui intrigue le Canada

Publié le par Robin Panfili,

© Getty Images

De nombreux consommateurs ont remarqué une dureté inhabituelle et inexpliquée de leur beurre.

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Tout a commencé par un tweet. “Il y a quelque chose qui se passe avec notre approvisionnement en beurre, et je vais aller au fond des choses, écrit l’autrice culinaire canadienne Julie Van Rosendaal. Avez-vous remarqué qu’il n’était plus mou à température ambiante ? Aqueux ? Caoutchouteux ?”. Peu de temps après avoir posté le message, des centaines de réponses à son tweet ont afflué, confirmant son ressenti.

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Dans un article, l’autrice s’est laissé aller à quelques hypothèses qui pourraient expliquer ce changement soudain de texture. Est-ce que les méthodes de production ou d’alimentation du bétail ont changé durant la pandémie ? Est-ce que les producteurs ont eu recours à des ajouts de graisses de palme dans leur lait ? Pour l’heure, c’est encore un mystère.

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Pour Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’université Dalhousie, située à Halifax (Canada), le recours à de la graisse de palme est une hypothèse “plausible” qui pourrait expliquer ce phénomène de beurre plus dur que d’ordinaire, comme il l’explique à CTV News. L’ajout de graisse de palme dans l’alimentation du bétail étant autorisé et utilisé dans certaines fermes laitières du pays.

Pour autant, rien ne semble avoir changé dans le quotidien des agriculteurs. L’Association des transformateurs laitiers du Canada, qui a bien pris connaissance des ressentis et des préoccupations des consommateurs, a affirmé dans un magazine spécialisé qu’aucun changement n’a été apporté dans la manière de produire le lait au cours des derniers mois et semaines.

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De son côté, l’organisme regroupant les producteurs de lait canadiens, le Dairy Farmers of Canada (DFC), a répondu par deux fois à ces inquiétudes. D’abord en rapportant des “rapports anecdotiques récents” sur la dureté du beurre, puis en reconnaissant que la proportion de graisse de palme pouvait effectivement être revue à la hausse en fonction des saisons.

“Les produits du palmier, y compris ceux dérivés de l’huile de palme, sont parfois ajoutés aux rations des vaches laitières en quantités limitées pour augmenter la densité énergétique des régimes alimentaires des vaches si nécessaire. Ces derniers peuvent aider à fournir de l’énergie aux vaches et aucun effet indésirable lié à son utilisation dans les rations alimentaires des vaches n’a été identifié.”

Face aux questions des consommateurs, l’organisme a annoncé la mise en place d’un comité d’experts afin d’élucider ce mystère et répondre ainsi à leurs préoccupations. Affaire à suivre.

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