Je suis allé écouter Donda dans le KFC où s’est rendu Kanye West

Publié le par Robin Panfili,

© Konbini

Pour voir si l’album s’apprécie mieux dans ce lieu de pèlerinage en plein cœur de Paris.

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Si l’on avait déjà eu la chance d’assister à une release party d’un album de Kanye West par le passé, cette année, l’occasion de rejoindre l’une des sessions d’écoute XXL de l’album Donda, dernier opus en date de Ye, organisée dans un gigantesque stade d’Atlanta, ne s’est pas présentée. Il a ainsi fallu se faufiler habilement entre les leaks – et les morceaux faussement attribués à Kanye West – jusqu’à la sortie officielle de l’album, finalement survenue le 29 août dernier.

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L’écoute de l’album a d’abord été assez laborieuse, malgré toute l’admiration que j’éprouve pour cet artiste. L’album est long et, en cette période de rentrée, il m’a clairement été difficile de dégager une demi-journée de RTT afin de lui laisser toutes ses chances. J’ai donc patienté, en attendant le déclic… qui m’est apparu, au détour d’une piste cyclable, devant le KFC de Strasbourg Saint-Denis, à Paris.

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Précisément là où, en février dernier, Kanye West et Kim Kardashian s’étaient rendus à la nuit tombée pour commander (en personne) un bucket avant de retourner dans les locaux de Jean-Paul Gaultier, situés à quatre minutes à pied. Pour vous la faire courte : j’ai demandé à mon rédacteur en chef si je pouvais prendre une ou deux heures pour aller commander à manger à la célèbre borne automatique, m’installer à une table et écouter l’album. Et il a accepté, probablement emballé par la dimension hautement symbolique de ce pèlerinage.

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L’aventure commence par le “Donda Chant”, premier morceau de l’album et étrange litanie ponctuée du mot “Donda” à intervalles irréguliers – c’est le prénom de la défunte mère de Kanye West à qui il dédie cet opus. Si le morceau ne me plaît pas vraiment, il me fait aussi et surtout oublier mon code de carte bancaire.

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Commande passée, les premiers morceaux défilent dans mon casque. Je ressens une énergie qui parcourt mon corps et mon estomac – probablement la faim –, mais je reste à l’écoute de n’importe quel signe qui pourrait me transcender dans cette entreprise inédite. Alors que “Off the Grid” débute, je reçois ma commande : un Colonel, des frites, un Orangina et quelques wings. Alors que “Hurricane” commence, je m’assieds à table confortablement.

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L’expérience peut alors commencer.

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Premier constat : manger en solitaire dans un fast-food n’est pas forcément un loisir que je recommanderais à un ami. Encore moins à l’un d’eux qui souhaiterait s’essayer à un exercice de critique pour la première fois.

Assez vite, j’en arrive aux morceaux “24” et “Believe What I Say” que j’aime beaucoup – le reste n’a pas vraiment retenu mon attention lors de cette première écoute. Devant moi, le carnet que j’avais pris le soin d’ouvrir en vue de noter mes observations reste lamentablement vite.

Il y a bien de l’animation dehors, comme ce mec qui jongle avec deux boîtes à chaussures sur le trottoir, de l’autre côté de la vitre du restaurant, mais ce n’est pas vraiment pour ça que je suis venu.

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© Konbini

Pour être tout à fait honnête, j’aurais adoré vous raconter comment j’ai été touché par la grâce, dans un KFC très fréquenté, transcendé par l’aura de ce lieu que l’on dit sacré depuis le passage de Kanye West et Kim Kardashian, mais il n’en est rien.

Mon expérience et mon repas se sont achevés sur le très bel enchaînement de “Pure Souls”, “Come To Life”, “No Child Left Behind” et “Jail part. II”. Si réussi que je décide d’en rester là, d’envoyer un message à mon rédacteur en chef pour le prévenir du fiasco à venir, et d’enfourcher mon vélo avec une seule vérité en tête : n’est pas gonzo qui veut.

Si vous voulez lire quelque chose de plus sérieux à propos de l’album Donda, c’est par ici.