Faut-il afficher l’empreinte carbone des plats sur les menus des restaurants ?

Publié le par Konbini avec AFP,

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Et si la sensibilisation des clients passait par cette initiative ?

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“Trois kilos pour un burger, j’hallucine !” Enyioma Anomelechi ne parle pas d’un repas gargantuesque, mais de son empreinte carbone dont il apprend l’ampleur en parcourant le menu d’un restaurant de Bristol, qui a décidé d’informer ses clients sur l’impact environnemental de ses plats.

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Chose encore rarissime au Royaume-Uni, The Canteen inscrit depuis mi-juillet l’empreinte carbone de chacun de ses plats sur son menu du soir. Le restaurant, situé dans un quartier branché de la ville du sud-ouest de l’Angleterre, propose uniquement des plats végétariens et voulait “connaître ce qu’on fait pour comprendre et nous améliorer”. Attablé avec son groupe d’amis en terrasse, M. Anomelechi, 37 ans, sirote sa bière au soleil en regardant les choix qui s’offrent à lui.

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Comptez 16 grammes d’équivalent carbone pour les pakoras aux carottes et betteraves sauce yaourt, 675 grammes les aubergines sauce miso et harissa, avec taboulé et tartines de zaatar… “Manger un burger produit au Royaume-Uni peut générer jusqu’à 3,050 kilogrammes d’équivalent carbone”, écrit The Canteen sur son menu, “soit dix fois plus que son équivalent végétal”.

Choisir “en connaissance de cause”

Une différence “énorme”, reconnaît Enyioma Anomelechi. “Mais, quand je vais au restaurant, je veux profiter, je ne veux pas connaître les calories, je ne veux pas connaître l’empreinte carbone. Par contre si je pouvais avoir ces informations au supermarché, je serais plus enclin à changer”, assure-t-il.

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“Ça ne va pas forcément modifier ce qu’on commande”, renchérit son amie Sally Wright, 32 ans. “Mais ça crée une discussion au moment de commander, qui peut-être influencera la façon dont on fera nos courses à l’avenir.” Un Britannique génère en moyenne plus de 10 tonnes d’équivalent carbone par an, selon des chiffres du gouvernement qui ambitionne de réduire de 78 % les émissions du pays d’ici 2035 (par rapport à 1990), un objectif censé permettre de rentrer dans les clous des accords internationaux pour limiter le réchauffement climatique.

Si l’alimentation ne fait pas tout, passer à un régime alimentaire basé sur les végétaux serait – à l’échelle individuelle – parmi les changements d’habitude à prendre les plus efficaces pour réduire son empreinte carbone, ont estimé en avril les experts du climat du Giec.

Qu’elle joue directement ou non sur leur choix, l’initiative plaît aux clients, affirme le gérant de l’établissement, Liam Stock. “Ça génère beaucoup d’intérêt. Il y a une loi en Angleterre qui oblige les gros restaurants à indiquer les calories. Mais de nombreux clients nous disent qu’ils s’en fichent, ils sont plus intéressés par le carbone.”

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Pour Laura Hellwig, à la tête de l’association pro-végan Viva!, c’est bien cet indicateur qui devrait être obligatoire. “En situation d’urgence climatique, les consommateurs doivent pouvoir faire leurs choix en connaissance de cause”, explique la militante de 30 ans. Selon elle, quand ils ont devant leurs yeux la comparaison entre un repas carné et un plat végan, “la plupart des gens choisissent pour la planète”.

“Du berceau à l’assiette”

Viva! a lancé une campagne nationale pour convaincre les restaurants à sauter le pas. The Canteen est le premier à avoir accepté. “Ça colle avec tout ce qu’on fait, donc on savait qu’on aurait un bon score”, sourit Liam Stock, soulignant que la plupart des produits de sa cuisine sont de la région. “On n’a rien eu à changer”, mais il reconnaît des surprises, “comme les épices qui sont importées” et font grimper les émissions.

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Pour le calcul, The Canteen a envoyé ses recettes “au gramme près” et l’origine des produits à l’entreprise spécialisée MyEmissions, qui définit l’empreinte carbone des plats “du berceau à l’assiette” en prenant en compte l’origine, la transformation, le transport et l’emballage de chaque produit.

“Si j’hésite entre deux plats, et en fonction de mon appétit, je pourrais choisir celui avec l’empreinte carbone la plus faible”, assure Nathan Johnson, client végan de 43 ans. Ce jour-là, il opte pour la salade du chef, à 162 grammes d’équivalent carbone sur le menu.

“On n’est pas dans un restaurant branché, les gens viennent ici pour prendre une bière et grignoter après le travail. Donc c’est bien d’incorporer [les émissions carbone] dans la vie de tous les jours”, estime Emma Harvey, une cliente de 29 ans. “C’est important d’en être conscient.”

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Konbini avec AFP