On a parlé The Truman Show, sitcoms et WandaVision avec sa créatrice Jac Schaeffer

Publié le par Adrien Delage,

Ⓒ Disney+

La showrunneuse de WandaVision revient sur le concept de sitcom, ses inspirations et les répercussions de la série sur le MCU.

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Konbini biiinge | L’épisode 4 débute avec un cold open puissant et émouvant qui introduit le personnage de Monica Rambeau. Pourquoi avoir choisi un cadre aussi tragique ?

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Jac Schaeffer | Depuis le début, on savait qu’on passerait beaucoup de temps dans l’univers comique de la sitcom. Mais à un moment, il fallait plonger au cœur du problème apparent, et Monica [incarnée par Teyonah Parris, ndlr] permettait de faire ce lien entre réalité et illusion. C’est un personnage tragique, qui a toujours fait face à des situations extrêmes et dramatiques. Avec cette scène, on voulait mettre en avant son caractère, à savoir une personne qui réagit de manière rapide et efficace dans une situation d’urgence.

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L’héroïsme de Monica Rambeau est assimilé à celui des premiers intervenants dans la vie de tous les jours. Son pouvoir originel est d’être capable de gérer les accidents graves et soudains avec une assurance redoutable. Et ça permettait aussi de rappeler les origines du personnage, c’est la fille de Maria Rambeau [apparue dans le film Captain Marvel, ndlr].

Jimmy Woo (Randall Park) et Darcy Lewis (Kat Dennings) sont de retour dans cet épisode. Pourquoi avoir chois d’intégrer ces deux personnages en particulier à WandaVision ?

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Pour être honnête, j’adore ces personnages et je suis tombée sous le charme de la performance des acteurs. Mais ce sont aussi des experts, ils sont là pour enquêter et ce sont les meilleurs à ce poste. Je ne les connaissais pas personnellement mais on a tout de suite vu qu’ils formeraient un duo attachant.

Toutes les bonnes histoires ont besoin d’alliés et de sidekicks. Et c’est aussi dans cette idée que j’organise ma writer’s room, avec des personnes bienveillantes et dévouées à leur job. C’est le rôle de Jimmy et Darcy dans la série : ils se connectent avec les gens et les rassurent. Je n’ai pas pu y résister, et je leur ai donné ce rôle de soutien pour que les fans se sentent comme chez eux.

À la fin des épisodes, la série sombre vers quelque chose de plus inquiétant voire cauchemardesque qui brise avec l’aspect léger de la sitcom. Est-ce que vous souhaitiez explorer un aspect plus horrifique du MCU avec WandaVision ?

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Je n’ai jamais eu l’intention de faire de l’horreur pure, voire des jump scare. Nous y sommes venus naturellement en nous plongeant dans la psychologie et l’esprit confus de Wanda. Elle traverse une période de deuil complexe et son cerveau est en train de faire une volte-face, ce qu’elle n’arrive pas du tout à gérer et qui se matérialise à travers ces scènes anxiogènes. Mais vous avez raison, au final, elles sont devenues très horrifiques et je crois que je peux m’attribuer le mérite de vous avoir fait sursauter une ou deux fois [rires].

À part les comics Marvel, quelles étaient vos inspirations visuelles pour la série ? Il y a un peu de The Truman Show dans WandaVision

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Absolument, le film The Truman Show était l’une de nos influences. La série fait référence aux sitcoms de cette époque mais avec l’épisode 4, on voulait vraiment faire comprendre aux spectateurs que cette histoire faisait partie d’un tout plus large, l’univers du MCU. Je voulais qu’on ressente cette échelle vertigineuse. On voulait aussi rester authentiques. L’une de nos pierres angulaires était Premier Contact [film de Denis Villeneuve sorti en 2016, ndlr]. Ce genre de films qui vont sur le terrain, font une enquête.

C’était très excitant de faire cet épisode car on savait qu’on pourrait à nouveau utiliser des caméras modernes, un format d’image plus grand et faire grimper les enjeux. On savait aussi que ce serait très satisfaisant pour les spectateurs, après être resté un moment dans un endroit claustrophobique.

Le véritable ennemi de Wanda dans la série n’est pas une menace extraterrestre type Thanos ou Loki, mais elle-même. Finalement, elle affronte son chagrin après la mort de Vision dans Avengers: Endgame. Est-ce que WandaVision est avant tout une série sur le deuil ?

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La série parle de beaucoup de choses et le deuil est une pièce essentielle du puzzle. Pour moi, Wanda est un personnage qui a toujours fait face au deuil. À l’inverse, c’est un sentiment dont Vision ignore tout. Ça fait partie des origines de leur histoire d’amour et nous allons continuer à développer cet aspect tout au long de la série.

“Wanda est un personnage qui a toujours fait face au deuil.”

WandaVision rend hommage à des sitcoms américaines cultes et leur emprunte leur diffusion hebdomadaire à l’ancienne, à laquelle nous ne sommes plus habitués aujourd’hui, le visionnage boulimique faisant loi depuis l’avènement des plateformes de streaming. Pourquoi avoir fait ce choix déstabilisant voire frustrant pour certains spectateurs ?

Vous savez, WandaVision est une lettre d’amour aux fans de Marvel depuis ses débuts. Mais c’est aussi une déclaration d’amour à l’art des séries dans son entièreté, et le format n’a pas été choisi au hasard. Je ne peux pas en révéler plus pour le moment, mais à la fin du show, vous comprendrez pourquoi cette relation marche dans les deux sens.

Les théories autour de la série explosent sur la Toile, notamment sur les fausses pubs de l’Hydra et de Stark Industries. Est-ce qu’il s’agit uniquement d’easter eggs ou auront-elles un impact plus important dans la suite de l’histoire ?

Malheureusement, je me ferais virer par Kevin Feige si je vous en disais plus [rires]. Plus sérieusement, on savait que des noms emblématiques comme Hydra et Stark feraient réagir les fans mais on les avait sous-estimés. Certains ont déjà percé une partie des mystères de la série et on se sent vraiment reconnaissants, parce qu’ils explorent et analysent WandaVision dans tous ses détails. C’est très valorisant en tant que créateur alors je peux juste leur promettre une chose : continuez à regarder car vous serez quand même surpris !

La première saison de WandaVision est diffusée tous les vendredis sur Disney+, à raison d’un épisode par semaine.