Stargate Origins, un retour cheap mais sympathique aux racines de la franchise

Publié le par Delphine Rivet,

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La franchise Stargate, née avec le film de Roland Emmerich en 1994, et qui a donné vie à trois séries (SG-1, Atlantis et Universe), se réinvente une fois de plus avec une websérie préquelle, judicieusement intitulée Stargate Origins. Lancée le 14 février sur la plateforme Stargate Command, créée pour l’occasion, elle réécrit un peu l’histoire et nous renvoie en 1928, soit bien avant que le Professeur Jackson et le Colonel Jack O’Neil ne franchissent pour la première fois la Porte des étoiles.

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On découvre alors la jeune Catherine Langford, marchant dans les traces de son père, archéologue émérite. Ce dernier a découvert un curieux artefact dont il a tenté de percer les secrets pendant une dizaine d’années. Une obstination qui n’a pas porté ses fruits… jusqu’à ce que débarquent un scientifique nazi, le Dr. Brücke, et son équipe (de nazis aussi, on précise). L’homme semble très bien renseigné sur la véritable utilisation de l’objet et met immédiatement ses théories en pratique. La Porte des étoiles s’ouvre sur l’inconnu, et les nazis kidnappent le Professeur Langford pour la traverser, laissant Catherine derrière, impuissante.

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Des débuts qui pataugent

Plus de dix ans après la fin de SG-1, les fans de la saga stellaire devraient être ravi·e·s de ce retour. Stargate Origins, comme son nom l’indique, est d’ailleurs plus fidèle, dans l’esprit, au film par lequel tout a commencé, que ses spin-off. Mais la websérie se consomme comme une confiserie, avec ses épisodes d’à peine dix minutes chacun. C’est une petite gâterie pour celles et ceux qui ont tant chéri la franchise, mais guère plus à ce stade, hélas. Le public qui n’a pas connu les séries ou le film ne sera pas lésé bien sûr, on peut entrer facilement dans ce récit, plutôt simple à suivre.

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Mais le genre SF a connu de telles mutations depuis 2009 (prenons comme repère la fin de SG-1), s’est permis de telles audaces tout en revisitant des classiques, qu’on se demande bien ce que Stargate Origins pourrait apporter à cette ère télévisuelle marquée par la profusion des séries et des sujets proposés, et la qualité toujours plus impressionnante de ses productions.

Stargate Origins est… mignonne. Après avoir vu les cinq premiers épisodes, c’est sans doute son trait de caractère le plus attachant d’ailleurs. Mais c’est aussi un peu casse-gueule. Elle réussit, par exemple, à rendre son groupe de nazis sympathiques et drôles (une phrase qu’on n’aurait jamais cru écrire un jour). Pire, alors qu’on est censé être du côté des Langford, père et fille, la série les fait un peu passer pour des bleus.

Lorsque le Dr. Brücke arrive, c’est lui qui leur apprend comment faire fonctionner la Porte des étoiles. Et, même si ses intentions sont évidemment mauvaises (on rappelle qu’il travaille pour Hitler), c’est lui qui est animé par ce désir d’exploration, auquel on peut tout à fait s’identifier (même si nous, on sait ce qui les attend de l’autre côté). Bref, si on avait écouté le Professeur Langford, on n’aurait jamais quitté Le Caire.

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Des aventures plaisantes mais inoffensives

Visuellement parlant, on pardonne volontiers à Stargate Origins son budget rachitique. Les œuvres de science-fiction se sont depuis longtemps accommodées de ce genre de contraintes pour faire de leur côté cheap un véritable étendard. Mais on se heurte ici à des exigences très limitées en termes de storytelling. Cinq épisodes, c’est ce qu’il faut à la série pour nous présenter l’univers de cette autre planète. Un point d’entrée pour les gens qui ignorent tout de la franchise, mais un bon gros boulet au pied de celles et ceux qui aimeraient bien que Stargate Origins embraye et passe à la vitesse supérieure.

On (re)passe donc en revue les moments de découvertes déjà présents dans le film : l’intérieur du temple, les trois lunes, le moyen de téléportation de ces vrais/faux dieux aliens, les autochtones… On attend d’ailleurs que Catherine, en égyptologue entraînée, repère enfin que leur langue est une forme dérivée de l’égyptien ancien.

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Si elle ne casse pas trois pattes à un Goa’uld (parce que les Goa’uld n’ont pas de pattes ! C’est pour voir si vous suivez), Stargate Origins n’est toutefois pas dénuée d’un certain charme, un poil suranné (et ce n’est pas dû qu’à l’époque). Le point fort de la série, c’est évidemment son héroïne, incarnée par Ellie Gall, une quasi-inconnue. Dynamique, avec de la repartie, débrouillarde, qui fonce tête baissée vers le danger, elle ne se laisse pas dicter sa conduite par son petit ami, un militaire anglais qui l’accompagne dans son périple pour retrouver son père.

Le tout est enrobé d’un humour gentillet et de scènes de combat bien balourdes. L’un dans l’autre, Stargate Origins n’est rien de plus que ce qu’elle prétend offrir : un voyage nostalgique aux racines de la saga, un hommage au film, tout en empruntant un chemin moins guerrier – pour le moment – que celui-ci. Bref, des aventures plaisantes mais inoffensives qui ne représenteront certainement pas un gros challenge intellectuel pour les amateurs de SF, mais sauront ravir les fans de la saga.

Les cinq premiers épisodes de Stargate Origins sont disponibles sur la plateforme Stargate Command, aux côtés des films (celui de Roland Emmerich et L’Arche de la vérité, sorti directement en DVD en 2008) et des séries dérivées de la franchise.

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