Avec une saison 5 purement originale, Skam France s’émancipe enfin

Publié le par Florian Ques,

© France Télévisions

On tient là le tout premier remake de Skam à oser s'aventurer au-delà de là où s'était arrêté le hit scandinave.

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Sensation internationale presque venue de nulle part, Skam a, sans surprise, vite fait des émules. Des Pays-Bas aux États-Unis en passant par l’Italie ou encore l’Allemagne, toute une kyrielle de pays s’est emparée de ce phénomène norvégien, proposant des remakes plus ou moins fidèles. Mais la première adaptation à avoir vu le jour, c’est bien Skam France.

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Avec son rythme de production effréné, cette dernière a vite rattrapé le format duquel elle s’inspire… À tel point qu’elle propose, depuis le 6 janvier, sa cinquième saison 100 % originale. Par originale, comprendre que la série vole désormais de ses propres ailes, ne prenant plus appui sur l’œuvre de Julie Andem et s’aventurant hors des sentiers battus. Une décision périlleuse ? Totalement. Mais c’était sans compter sur David Hourrègue et les scénaristes de Skam France.

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Nouvelle saison, même concept. Les caméras sont donc braquées sur un autre personnage de la bande au cœur de la série, en l’occurrence Arthur. Mais si, Arthur, le blondinet à lunettes, blagueur et boute-en-train. Jusqu’alors relégué à une fonction de comic relief – un terme anglophone désignant un personnage conçu pour faire (sou)rire le public et alléger la tonalité d’une œuvre dramatique –, il gagne en profondeur dans un début de saison globalement saisissant.

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L’année de terminale est là, l’heure des choix aussi. Si Arthur est poussé par son père vers un cursus en médecine, son avenir va devenir incertain après un tragique incident qui va lui causer des problèmes d’audition. Alors que sa perception du monde va inévitablement en être altérée, ses potes vont eux aussi devoir s’adapter à lui. Mais, Skam France étant Skam France, tout ne se passe pas forcément pour le mieux et les mélodrames ne sont jamais très loin.

En quatre épisodes visionnés, l’adaptation hexagonale de Skam prouve qu’elle peut, justement, être bien plus qu’une simple adaptation. Le ton, contemporain et léger, reste intact. Déjà bluffante jusqu’ici, la réalisation demeure tout aussi léchée, avec des scènes à la piscine impeccablement cadrées, qui donnent la dimension fantaisie ado que Skam France sait maîtriser. Mais là où on applaudit cette cinquième salve, c’est au niveau de son scénario et de l’intention, qui vont de pair.

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À l’image de la série norvégienne de base, Skam France continue sa démarche d’inclusivité en faisant la part belle à une minorité peu montrée à la télé française : la communauté malentendante. C’est audacieux de parler d’une thématique aussi forte que les problèmes d’audition. Sans surprise, c’est fait ici avec beaucoup de bienveillance et un pragmatisme appréciable, le sujet étant présenté à travers le regard d’Arthur, tout aussi novice que nous. En prime, détail qui n’en est pas un, l’équipe de la série a veillé à s’entourer de jeunes comédien·ne·s directement concerné·e·s, avec une mention spéciale pour la prometteuse Winona Guyon.

Avec ce lancement de saison stellaire, Skam France montre qu’elle est entrée dans la cour des grandes de la scène sérielle francophone, attestant d’une modernité indéfectible et s’imposant comme un modèle de diversité sur lequel bon nombre de chaînes devraient prendre exemple. Bien incarnée (Robin Migné brille sous les traits d’Arthur et déploie un jeu très convaincant) et tout aussi bien écrite, cette cinquième fournée n’a rien à envier aux précédentes.

Un épisode de Skam France est disponible en intégralité chaque vendredi sur France TV Slash.

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