Qui était le vrai Jeffrey Dahmer, interprété par Evan Peters dans la série Monster sur Netflix ?

Publié le par Delphine Rivet,

© Netflix

Ce 21 septembre, Netflix a mis en ligne la mini-série Monster: The Jeffrey Dahmer Story, qui retrace le parcours criminel du serial killer.

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Ils sont les croquemitaines de nos contes d’enfants devenus réalité : les serial killers fascinent, et Jeffrey Dahmer, l’un des plus connus aux États-Unis, ne fait pas exception. Comme tant d’autres avant lui, il fait aujourd’hui l’objet d’une série biographique, baptisée Monster: The Jeffrey Dahmer Story, qui s’émancipe de l’exercice documentaire afin de percer à jour la psyché de ce terrifiant personnage. Pour l’incarner, les showrunners de cette mini-série Netflix en dix épisodes, Ryan Murphy et Ian Brennan, ont choisi Evan Peters.

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L’acteur, familier de l’univers horrifique d’American Horror Story (la franchise anthologique développée par Ryan Murphy), n’a pas eu à beaucoup se grimer pour entrer dans le rôle : la ressemblance entre lui et Dahmer est troublante, même sans artifices. La série, quant à elle, tente de replacer les victimes et leur calvaire au cœur du récit, mais c’est bien sûr leur bourreau, Jeffrey Dahmer, qui reste dans tous les esprits. Qui était vraiment ce meurtrier qui a violé, tué et parfois démembré de jeunes hommes de 1978 à 1992 ?

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Loin des clichés habituels qui font des violences intrafamiliales le terreau de serial killers en devenir, Jeffrey Dahmer, aussi connu sous le surnom du “cannibale de Milwaukee”, a eu une enfance a priori tristement ordinaire. Pourtant, il aurait commencé à développer assez jeune, vers l’âge de 8 ans, une passion morbide pour la dissection et la torture animales. Certains articles rapportent que sa mère était dépressive, et que ses parents se sont séparés, puis ont divorcé quand il avait 18 ans. Quelques mois plus tard, il commettra son premier meurtre, en fracassant avec un haltère le crâne d’un homme qu’il avait pris en stop et invité à boire des bières chez lui. Il a d’abord disséqué son corps avant de le démembrer et de se débarrasser des restes à divers endroits de son jardin.

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Il décroche ensuite rapidement de l’université à cause d’une addiction à l’alcool qui poussera son père à l’envoyer à l’armée. Mais après deux ans à servir en tant qu’infirmier dans une base en Allemagne, incapable de se sevrer, il est congédié par son état-major. Coïncidence ou pas, pendant son affectation là-bas, cinq meurtres non élucidés et impliquant des mutilations ont défrayé la chronique.

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De retour sur le sol américain, il se met à fréquenter des bains publics où se rendent des hommes gays. Après avoir choisi ses victimes, il les drogue et les viole. Il sera arrêté deux fois, entre 1982 et 1986 et dans les mêmes circonstances, pour attentat à la pudeur. Nous sommes dans les années 1980 et les hommes qu’il cible sont homosexuels, marginaux, et, pour la majorité d’entre eux, racisés. Certains étaient même encore des adolescents, puisque sa plus jeune victime avait 13 ans. Jeffrey Dahmer a bénéficié d’une relative impunité, les autorités et les forces de l’ordre s’alarmant finalement assez peu du sort de cette partie de la population.

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Il les accostait dans les lieux où se rassemblait la communauté gay, dans les bars, les supermarchés, et les attirait chez lui sous le prétexte de les payer pour faire des photos. La suite est tout aussi sordide, puisqu’il les droguait avant de les étrangler et de les démembrer. Officiellement, il a tué seize jeunes hommes. Il n’existe aucun chiffre sur les potentielles victimes qu’il aurait violées. Ce n’est qu’en 1991 qu’il est enfin arrêté lorsque Tracy Edwards, alors âgé de 32 ans, parvient à s’échapper du piège tendu par Dahmer et à prévenir la police.

Des expert·e·s lui ont diagnostiqué un trouble de la personnalité borderline, ainsi qu’un trouble psychotique et schizophrène. Pourtant, la folie n’a pas été retenue lors de son procès, et le serial killer a été jugé légalement sain d’esprit avant d’écoper de la prison à perpétuité, seize fois : une pour chacun des meurtres commis. Il n’a pas pu aller au bout de sa peine puisqu’un codétenu l’a assassiné en 1994.

La mini-série Monster: The Jeffrey Dahmer Story est disponible sur Netflix.

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