Avec Post-Covid, la pandémie a réinventé South Park

Publié le par Nathanaël Bentura,

©Paramount+

Ou comment le diptyque Post-Covid a permis à South Park de retrouver un souffle créatif.

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L’un des points d’honneur des dessins animés et autres sitcoms américaines est de ne jamais faire grandir ses personnages, même après 24 saisons. Avec le diptyque composé de Post-Covid et The Return of Covid, les créateurs de South Park, Trey Parker et Matt Stone, ont brisé cette règle. En effet, ces deux téléfilms prennent place quarante ans après le début de la pandémie de Covid-19.

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En 2061, la maladie est enfin vaincue mais le décès de Kenny pousse Stan, Kyle et Cartman à se retrouver à South Park. Ils ne se sont pas vus depuis l’enfance et se sont séparés brouillés, mais vont devoir refaire équipe pour élucider la mort mystérieuse de leur ami, devenu scientifique et philanthrope. Au même moment, un nouveau variant du Covid apparaît et toute la ville doit retourner en quarantaine.

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Ce pitch absurde cache une grande réussite à laquelle South Park ne nous avait plus habitués depuis des années. En racontant l’histoire des quatre amis devenus adultes, la série peut enfin se réinventer et repartir sur de nouvelles bases. Et quelles bases ! Cinquantenaires grisonnants et bedonnants, Stan est devenu un vieil aigri qui ne peut plus se passer de la version humaine d’Alexa, Kyle est un vieux garçon dépressif tandis que Cartman a trouvé la foi en devenant un rabbin plein de sagesse.

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La nouvelle formule de South Park

La présidence de Donald Trump avait porté un sacré coup aux créateurs de South Park. Dépassés par la réalité, ils n’arrivaient plus à écrire la série et cela s’est parfois senti. Après plus de 300 épisodes et 24 ans de diffusion, Matt Stone et Trey Parker étaient à court d’inspiration. Cependant, cela ne marquait pas la fin de South Park. Loin de là. En août dernier, les créateurs du show ont signé un deal colossal avec Paramount+, qui offre aux quatre enfants six saisons supplémentaires et quatorze téléfilms diffusés sur la plateforme. Montant du contrat : environ 900 millions de dollars.

Les deux téléfilms qui composent “Post-Covid” en font partie et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a hâte de voir les suivants. Le format d’une heure sied bien mieux aux bêtises de Kyle, Stan, Cartman et Kenny tandis que le téléfilm permet aux scénaristes de se faire plaisir en partant vers des délires toujours plus fous. Ce détour vers 2061 est un bon prétexte pour jouer avec la mythologie de la série, tout en réalisant un vrai film de science-fiction avec ses références (à Blade Runner, notamment) et ses dérives : la satire des technologies actuelles est hilarante.

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C’est là que “Post-Covid” réussit le mieux à tourner en dérision le monde actuel, le but premier de la série depuis 1997. Le South Park de 2061 met en opposition les “Qanonistes” et les “wokistes”, lave les cerveaux grâce au commerce des NFT et règle tous ses problèmes avec la weed de Randy Marsh, le père de Stan qui, rappelons-le, était devenu le patient zéro de la pandémie après avoir couché avec une chauve-souris et un pangolin, dans “The Pandemic Special”, le premier acte de cet arc narratif autour du Covid.

Finalement, c’est en mettant ses héros face à des problématiques d’adultes que South Park a retrouvé ce qui faisait le cynisme et le génie de la série animée satirique. On ne peut que valider ce nouveau format.

Les 23 premières saisons de South Park sont disponibles en intégralité sur Amazon Prime Video.

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