Fear The Walking Dead : la croisière s’amuse pour la reprise de la saison 2

Publié le par Adrien Delage,

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La saison 2 de Fear The Walking Dead, le spin-off de la série de zombies que l’on ne présente plus, a repris dimanche dernier. Le season premiere a-t-il convaincu après une première saison en demi-teinte ? Attention, spoilers.

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Développée par Robert Kirkman, scénariste des comics The Walking Dead, et par le producteur David Erickson (Sons Of Anarchy, Marco Polo), ce spin-off s’articule autour de la famille reformée de Madison (Kim Dickens) et Travis (Cliff Curtis). Le couple est en proie à des difficultés familiales, comme l’acceptation des beaux-parents pour les enfants de Madison d’un côté, et du fils de Travis de l’autre.

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Plus dramatique que sa série mère, la première saison mettait en scène la découverte effroyable d’une épidémie, d’un fléau qui allait chambouler le quotidien de la famille Clark/Manawa au sein de Los Angeles. La liberté prise avec les comics a permis au show de créer ses propres personnages, de développer leurs psychologies et de les voir gagner en profondeur au fil des six premiers épisodes. Et de surtout comprendre ce qu’il se tramait sur la côte Ouest pendant que Rick était dans le coma à Atlanta.

Un démarrage explosif

L’histoire semble reprendre seulement quelques heures après la fin de la première saison. Travis, qui n’avait d’autres choix que d’abattre son ex-femme Liza, mordue, venait répandre son chagrin au gré des vagues comme un Lamartine contemporain. La mer justement, est le théâtre des événements de ce premier épisode.

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Alors que Los Angeles se voit bombardée par l’armée et que de nombreux Walkers se rapprochent de la plage, nos protagonistes n’ont d’autres options que d’embarquer sur le yacht majestueux de Strand. Très mystérieux, ce personnage nous évoque surtout Tyreese à chaque fois qu’il porte son bonnet… Musique stressante, passage à tabac de zombies à coups de cailloux, plan de L.A. en feu et générique sanglant : la reprise de saison est énergique.

Mais passée cette introduction, l’épisode va encore diviser. Les impatients crieront au scandale, seront en manque de dézingage de walkers et trouveront l’opus aussi calme que l’océan. Pour les plus dramaturges, on s’amusera de la discorde entre les personnages, même si les disputes de Chris et Travis peinent à rivaliser avec la relation tumultueuse de Rick et Carl. Le premier reste cantonné à l’adolescent en pleine crise qui va jusqu’à frapper son père, quand ce dernier ne brille pas par son charisme et son énergie. Une intrigue interne pour le moment assez risible, qui ne fait pas avancer le show.

A l’opposé, Strand s’impose à coup de tautologie (l’excellente scène où il cite les 3 règles similaires de son bateau), semble posséder plusieurs facettes et s’affranchit de toute compassion pour les naufragés que nos personnages rencontrent. Comme s’il avait été prévenu, ou qu’il s’attendait à la fin du monde. De son côté, Daniel Salazar (Rubén Blades, sobre et juste), le pêcheur d’anguille, pourrait être comparé à un Daryl vieillissant. Pour le moment, le plus badass de tous, c’est bien lui et son fusil à pompe.

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Fear The Swimming Dead

L’épisode reste palpitant par le choix judicieux du lieu : les eaux à perte de vue. Une idée jamais exploitée dans The Walking Dead, qui ouvre de nouvelles portes d’inspiration. Premièrement, pour les naufragés en mer qui meurent noyés et deviennent alors des nageurs morts. Les derniers moments avec ces zombies aquatiques flippants donnent lieu à une scène surprenante, où la maîtrise du crawl devient une nécessité.

Et puis il y a cet appel radio du dénommé Jack, qui se prend d’amitié pour la belle Alicia. Une discussion dont on finit par douter de la véracité. Et où l’on finit par se dire que ne pas parler aux inconnus reste bien la meilleure règles imposées par nos parents. Cet échange évoque d’ailleurs la saison 3 de The Walking Dead, lorsque Rick parle dans un téléphone mort depuis des lustres à sa femme décédée Lori. Pas de chance pour Alycia Debnam-Carey (Lexa dans The 100), qui se voit cantonnée dans cet épisode à une gamine éberluée sortie des bisounours.

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There is no rescue by sea, land or by air. There is nothing. Forgive us. (Fear The Walking Dead, 2×01)

La pression monte d’un cran à l’écoute des gardes côtes, qui annoncent la fin de toutes les possibilités de sauvetage envisagées. Mention spéciale à la bande son sublime qui se rapproche du thème de John Murphy pour 28 jours plus tard. Mais le plus intriguant, et qui donne envie de voir la suite, c’est ce bateau criblé de balles aperçu dans une brume nébuleuse. Un acte assez barbare indiquant potentiellement l’arrivée d’un ennemi prêt à tout pour récupérer les vivres des bateaux environnants. Ce potentiel adversaire, on l’espère à la hauteur du show original, à la frontière entre le Gouverneur, les Wolves ou encore le récent Negan.

Nick, l’anti-héros charismatique

Nick, ou Nicholas (mais seulement pour son père) est certainement le chouchou de FTWD. La première saison mettait en avant ses galères et son addiction à la drogue, mais aussi sa détermination et sa dévotion infaillible envers sa famille. Deux qualités que Strand, qui l’a pris sous son aile, n’oublie pas de lui rappeler. On aime aussi Frank Dillane pour son jeu d’acteur convaincant, qui alterne tour à tour la folie, la liberté de la jeunesse, ou encore l’altruisme.

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C’est aussi par ses cheveux sales, plus une crinière qu’une coupe, qu’il est reconnaissable. On est d’ailleurs ravi qu’il ait enfin pu les tremper pour leur redonner un peu de vigueur. On appréciera aussi le plan “Nevermind style” que Nirvana n’aurait pas renié lors de sa sortie en eaux troubles.

Ce season premiere apparait donc plutôt convaincant. On apprécie son rythme plus soutenu et la volonté évidente des showrunners de créer des personnages forts, qui s’émancipent du crew de Rick. Reste à leur trouver une intrigue un poil plus intéressante que celle de leur longue fuite de Los Angeles, déjà entamée en saison 1. Et de quoi faire passer la prison et Alexandria pour du zombie rassis.

Note du season premiere : 3/5