Divorce : le retour doux-amer de Sarah Jessica Parker sur HBO

Publié le par Marion Olité,

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L’ex-fashionista qui a fait les beaux jours de HBO à la fin des 90’s revient en quinqua au bout du rouleau dans la série Divorce

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Qu’elle le veuille ou non, Sarah Jessica Parker représentera à jamais quelque chose de très important dans l’histoire des séries : la libération de la parole sur la sexualité féminine. Si à l’heure de séries bien plus osées comme Girls ou Fleabag on peut facilement regarder Sex and the City avec un regard amusé, en 1998, Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda symbolisaient la femme active accomplie, célibattante et fière de l’être (enfin le plus souvent…) et qui commençait à remplacer les hommes par des sextoys.

Dix-huit ans après, la trentenaire accro aux Manolo Blahnik est devenue quinqua. Exit les soirées cocktails dans les lieux branchés de New York. Elle est désormais maman de deux ados et épouse pas exactement épanouie. Si Sarah Jessica Parker a expliqué à de nombreuses reprises que Divorce était un peu l’anti-Sex and the City (sur la forme, oui, elle se revendique davantage des séries mumblecore type Togetherness que de la comédie scintillante), on n’est pas complètement d’accord. Frances a un métier un peu cool (elle cherche à monter sa galerie d’art), elle est stylée (coiffure “bronde”, manteau ajusté, bonnet et même pyjama tendance) et boit toujours des cocktails (chez ses amies). Comme Carrie, elle a aussi le don d’être à côté de ses pompes la plupart du temps.

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Mais là où Sex and the City allait dans le sexy et la comédie, Divorce emprunte une voie plus risquée, celle du réalisme et d’un humour à froid, presque déprimant. Son nom n’indiquait déjà pas la franche rigolade et nous donnait une bonne indication du contenu. Frances n’est plus heureuse avec son mari, Robert (Thomas Haden Church), apparemment depuis qu’il s’est fait pousser la moustache (ça c’est pour la blague). À la suite d’un anniversaire trop arrosé, elle annonce à son époux qu’elle ne l’aime plus et qu’elle veut divorcer.

Mais après un rapide check avec son amant, pas super chaud à l’idée de la voir débarquer à temps plein chez lui, Frances tente de faire marche arrière. Trop tard, entre temps Robert a découvert le pot aux roses. La voilà donc en train de tenter de le reconquérir, sans qu’on ne sache trop si elle le fait pour elle ou pour préserver sa situation actuelle. Dramatiquement réaliste on vous dit.

On ne peut pas reprocher à Divorce d’être mauvaise. Elle est intéressante, met le doigt sur la fameuse crise de la cinquantaine et sur les coulisses pas toujours reluisantes de la vie de couple à long terme. SJP incarne avec tout son talent cette femme imparfaite, qui prend des décisions un peu rapidement, change d’avis, veut se réinventer mais n’en a pas encore complètement le courage. On peut voir Divorce comme un Togetherness hardcore.

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Problème : les premiers épisodes sont tellement justes — les réactions disproportionnées du mari et ses menaces flippantes, le désintérêt des deux enfants qui ont d’autres chats à fouetter que de s’intéresser à leur mère, les amies encore plus au bout du rouleau que Frances — que s’en est carrément déprimant. Si le divorce n’est plus synonyme de cataclysme et de fin de vie de sociale pour les femmes (ouf), ce Divorce-là a le don de nous faire broyer du noir malgré lui.

Le pari est donc assez osé et il a sans doute fallu tout l’enthousiasme de l’actrice pour imposer à HBO un retour avec une série qui a pour ambition de dépeindre le divorce de façon honnête. Après tout, les vingtenaires ont eu Girls et leurs héroïnes paumées, pourquoi les cinquantenaires n’auraient pas Divorce et une Sarah Jessica Parker déboussolée ?

La première saison de Divorce est diffusée sur HBO et en US+24 sur OCS.

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