À voir absolument : le cartoon musical sur l’esclavage signé The Roots pour la sitcom Black-ish

Publié le par Léa Marie,

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Pour le premier épisode de sa quatrième saison, diffusé le 3 octobre dernier sur ABC, la sitcom Black-ish a abordé le thème de l’esclavage à travers une comptine militante composée par le groupe de hip-hop The Roots.

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Black-ish, c’est la sitcom familiale afro-américaine qui cartonne. Diffusée à la télévision française sur la chaîne Comédie+ depuis mars 2017, la série se veut bien entendu humoristique mais aborde fréquemment des problématiques sérieuses, souvent liées à la politique américaine.
Dernier exemple en date ? Le premier épisode de la quatrième saison du show, qui s’est penché sur le sujet encore sensible, aux États-Unis, de la guerre de Sécession. Outre-Atlantique, le 19 juin marque l’Emancipation Day (le jour de la Liberté, également appelé “Juneteenth”) : un jour férié qui célèbre l’abolition effective de l’esclavage au Texas, et plus largement dans les États du Sud.
Peu médiatisée, cette journée de commémoration a pour objectif de perpétuer, chez les jeunes générations notamment, le souvenir de cette période sombre de l’histoire américaine ; et par extension, de sensibiliser la population aux discriminations raciales. C’est à travers le personnage d’André Johnson (aka “Dre”) que les créateurs de Black-ish ont choisi de revenir sur ce thème.

Une leçon d’histoire en musique

Dans l’épisode en question, le père de la joyeuse famille suggère l’instauration d’une fête nationale en hommage aux citoyens noirs, qui viendrait remplacer celle réservée à l’explorateur Christophe Colomb, à l’origine du processus de colonisation de l’Amérique.
Les protagonistes se livrent alors à un résumé pédagogique de cette période historique, expliquée par le biais d’un dessin animé ludique – sur la forme uniquement. La chanson accompagnant le cartoon est signée par The Roots, un groupe de hip-hop américain créé en 1987. Ce sont ses fondateurs, Black Thought et Questlove, qui se sont chargés de cet interlude aux accents militants. Derrière son air faussement innocent, la comptine dépeint le quotidien des esclaves noirs dans les États confédérés. Exploités par des propriétaires terriens, ils livrent une leçon d’histoire en musique :

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“I am a slave/Yes, I’m only a slave/They’ll place my body in an unmarked grave. […] A product of the triangular trade, please pardon my ways. If I’m nervous or the slightest bit skittish in the presence of the Portuguese, Spanish, Dutch, or British. They kept me in colonial chains.
Traduction : “Je suis un esclave/Oui, rien d’autre qu’un esclave/Ils jetteront ma dépouille dans une fausse commune. […] Je suis un produit du commerce triangulaire, excusez mon comportement. Si je suis nerveux ou légèrement craintif en présence des Portugais, des Espagnols, des Hollandais ou des Anglais. Ils m’ont attaché avec leurs chaînes coloniales.”

Ce n’est pas la première fois que Black-ish adopte un ton engagé : en 2016, l’épisode 12 de la saison 3 de la série, intitulé “Lemon” – en référence à l’album également politique de Beyoncé, Lemonade –, s’était attaqué à l’Amérique de Trump après l’élection de ce dernier. Un mélange habile (et nécessaire) entre entertainment et questions de société, dans le registre encore très lisse des sitcoms familiales.