Un musée a demandé à ses vigiles de se charger de la curation d’une expo

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Collin Armstrong/Unsplash

Qui de mieux pour monter une exposition que les personnes qui passent leurs journées entières dans les musées ?

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Le Baltimore Museum of Art a eu la bonne idée d’accorder une tribune artistique à ses vigiles dans le cadre d’une exposition. Les 17 agent·e·s de sécurité du musée états-unien pourront donc s’occuper de la curation d’un événement artistique intitulé “Guarding the Art” (“garder l’art”) prévu pour mars 2022.

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“Guarding the Art” sera chapeautée par l’historien de l’art Lowery Stokes Sims qui présentera aux agent·e·s de sécurité les travaux artistiques selon leur période et leur médium. Les curateur·rice·s devront donc choisir selon leur sensibilité les œuvres à exposer, et devront participer également à l’accrochage, à la conception du catalogue et aux visites guidées.

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Artnews rapporte que la plupart des curateur·rice·s n’ont pour le moment choisi que des œuvres d’artistes peu connu·e·s du grand public, comme l’artiste local et autodidacte Thomas Ruckle ou Winslow Homer. Un des chapitres devrait porter sur le passage du temps, un thème que les vigiles voulaient explorer, en écho à leur propre métier.

“J’espère que cette exposition changera l’opinion que le public a de nous. Les vigiles sont vraiment au second plan des musées. On passe à côté d’eux, on sait qu’ils existent mais nous ne comprenons pas qu’ils sont plus que des plantes vertes”, confie l’un des curateurs à Artnews.

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Une volonté d’inclusion

L’intention de l’institution culturelle est de mettre en avant les talents de ces employé·e·s des métiers d’art souvent négligé·e·s et invisibilisé·e·s. Cette initiative s’inscrit dans une volonté d’inclusivité et de diversité : en 2018, par exemple, le musée acquérait une vaste collection d’œuvres d’artistes racisées et promettait d’augmenter les plus bas salaires.

Christopher Bedford, le directeur du Baltimore Museum of Art, veut vaincre le préjugé selon lequel seul·e·s les curateur·rice·s de formation sont qualifié·e·s pour monter une exposition. Les vigiles ont une relation intime aux œuvres, veillant sur elles, les contemplant toute la journée, et connaissant bien mieux les œuvres de chaque collection que les curateur·rice·s commissionné·e·s ponctuellement.

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