Sur Instagram, les trad wives vantent les mérites de la vie de femme au foyer moderne : pourquoi c’est très dangereux ?

Publié le par Pauline Allione,

© Nara Smith/Instagram ; © Estee Williams/Instagram

Ménage, repassage, courses, cuisine, soins des enfants… Tel est le quotidien de ces housewives post-modernes.

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Femmes au foyer modernes, elles font passer leur famille avant tout et avec le sourire. Elles, ce sont des trad wives, pour traditional wives. À titre d’exemple, la Britannique Alena Kate Pettitt comptabilisait, en 2021, près de treize millions d’abonné·e·s sur Instagram, où elle affichait son bonheur de servir son mari et son fils au quotidien. Pas de métro-boulot-dodo pour la jeune femme, mais plutôt ménage-courses-cuisine. Dans les rangs des trad wives, les deux cheffes de file sont Nara Smith avec 1,7 million de followers et Estee Williams avec 117 000 followers. Depuis 2021, cette tendance a été investie par des mouvances plus mormones, ultra-conservatrices et donc dangereuses, notamment à l’approche des élections présidentielles.

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“Mon mari est le ‘chef de famille’. Il s’occupe des détails les plus importants (comme gagner de l’argent, payer le loyer et les charges, s’occuper des finances importantes, de l’entretien de la voiture, des assurances, de l’administratif, etc.). En retour, je m’occupe des détails moindres concernant la gestion de la maison, comme la cuisine, le ménage, le soin des enfants, et de m’assurer que notre ‘havre’ est harmonieux. […] Oh, et lorsque le lave-vaisselle est chargé, que la mijoteuse est allumée et que la machine à laver tourne, j’ai le luxe de pouvoir m’asseoir et de me livrer à ma passion, l’écriture !”, détaillait Alena Kate Pettitt sur son blog, The Darling Academy.

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Un retour aux valeurs traditionnelles

Le hashtag #TradWife, qui réunit quelque 11 000 publications, accompagne des images de femmes en tablier ou un chiffon à la main, des photos de tartes sorties du four ou des visuels directement inspirés des années 1950 montrant des épouses entièrement dévouées à leur mari. But de la manœuvre pour ces femmes au foyer : s’ériger en modèles modernes, promouvoir un retour aux valeurs traditionnelles et, au passage, rectifier l’image laissée par Gabrielle, Lynette, Bree et Susan : elles sont housewives oui, mais pas “désespérées”, affirment-elles.

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Un poil régressif pour la cause féministe ? Non, assure Alena Kate Pettitt, qui dit adhérer à la “forme pure” du féminisme, soit celle qui “lutte pour l’égalité”. Sauf que son choix de se consacrer pleinement aux tâches domestiques est intimement lié à sa condition féminine : “Les hommes comme les femmes sont capables d’effectuer un travail domestique mais certaines différences biologiques nous rendent plus enclines à certaines tâches”, affirme-t-elle dans les lignes de L’ADN. Allez dire ça à Emma, l’illustratrice à l’origine d’Un autre regard, la bande dessinée qui dénonce le poids de la charge mentale.