Pour unir les peuples, une aire de jeux a été installée à la frontière américano-mexicaine

Publié le par Sirine Azouaoui,

© Rael San Fratello/Chopeke

Dimanche 28 juillet, les enfants ont pu jouer ensemble des deux côtés du mur de la frontière.

A voir aussi sur Konbini

L’idée mûrissait dans la tête des architectes Ronald Rael et Virginia San Fratello depuis dix ans : dimanche 28 juillet, ils ont enfin installé des jeux à bascule roses le long de la frontière américano-mexicaine. Les enfants des deux pays ont pu jouer ensemble, deux jours après l’autorisation de la Cour suprême des États-Unis accordée à Donald Trump pour le financement de 2 milliards de dollars allant dans la construction de son mur.

Publicité

En attendant, là où le mur existe déjà, entre la ville américaine de Sunland Park au Nouveau-Mexique et le quartier pauvre d’Anapra à Ciudad Juarez au Mexique, trois sièges à bascule rose fluo ont servi de terrain de jeux aux enfants des deux pays. 

Publicité

“Le mur est devenu un pivot pour les relations américano-mexicaines, et les adultes ont été liés de manière significative des deux côtés, sachant que les actes commis d’un côté ont des conséquences directes sur l’autre côté”, a déclaré le duo à The Art Newspaper.

Publicité

Un “mur à bascule” contre la frontière de Donald Trump 

“La joie partagée ce jour-là des deux côtés est quelque chose qui restera en moi pour toujours”, a écrit sur Instagram Ronald Rael, décrivant le projet Teeter Totter Wall comme l’“une des expériences les plus incroyables” de sa carrière. Il aura donc fallu dix ans de travail, depuis les prémices de cette idée en 2009, pour enfin parvenir à installer ce “mur à bascule”.

Professeurs d’architecture et de design dans des universités californiennes, Ronald Rael et Virginia San Fratello ont travaillé en partenariat avec le collectif Chopeke, qui construit des maisons pour les populations pauvres de Ciudad Juarez. 

Publicité

En 2017, Ronald Rael avait déjà publié un livre manifeste contre le mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Borderwall as Architecture (ou “Le Mur-frontière comme architecture”) examinait les plus de 1 000 kilomètres de cette frontière et racontait les histoires de vies coupées par cette clôture. Cette même clôture, cette grille dont les espaces entre les barrières ont laissé passer des jouets d’enfants dimanche dernier.

Un moment joyeux et convivial à mille lieues de la séparation des familles immigrées et de la détention de jeunes enfants, résultat de la politique abjecte du gouvernement Trump, qui nous fait penser à bien des égards au pique-nique géant organisé par JR il y a plus d’un an, pour unir les deux peuples. 

Publicité