Joanne Leah, un regard décalé sur le fétichisme et la sexualité

Publié le par Justina Bakutyte,

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Malgré une éducation catholique durant laquelle l’évocation du sexe était taboue, la photographe Joanne Leah propose aujourd’hui un travail subtil autour de la sexualité.

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“J’ai grandi dans une famille catholique, ma mère était infirmière et mon père scientifique. La sexualité, en dehors de sa fonction reproductrice, était totalement taboue.” Malgré ce contexte familial, la photographe Joanne Leah, installée à Brooklyn, nous livre un travail dans lequel le sexe est bien explicite.

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En effet les thèmes de la sexualité, du fétichisme et du bondage sont explorés en profondeur dans une série osée. En jouant avec des éléments très suggestifs – de la corde colorée, un jaune d’œuf, des paillettes, de la farine –, Joanne crée une imagerie sexuellement dense mais sophistiquée et subtile.

Une artiste multifacettes

Née en Allemagne, Joanne Leah a été adoptée à la naissance et a grandi dans le sud-ouest de la Virginie. Elle a habité en Pennsylvanie pendant dix ans avec son mari, mais a fini par trouver sa voie après son divorce, lorsqu’elle a déménagé à Brooklyn. De nature créative, Joanne a d’abord étudié la sculpture avant de se tourner vers le stylisme car elle voulait concevoir ce qu’elle appelle des “sculptures portables” (à l’image des vêtements qu’on porte). À côté de ça, elle suivait des cours de photographie.

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Cependant, son intérêt pour cet art a évolué avec le temps et la photographie est vite devenue le meilleur moyen d’exprimer tous ses talents créatifs. L’artiste confie à Konbini :

“Il m’a fallu quatre ans d’expérimentations et d’échecs pour finalement définir mon esthétique actuelle. Au début, je créais des images très érotiques, puis j’ai décidé de faire tout le contraire en me concentrant sur des portraits classiques très sombres. Je me suis lassée de ces images sombres et me suis à nouveau tournée vers une palette de couleurs beaucoup plus vives.

Mes images évoluent sans cesse et c’est le procédé qui importe le plus. Je passe la plupart du temps à faire naître des idées, à imaginer des scènes et des accessoires, et à travailler avec les corps.”

Sa préférence pour les modèles féminins

La plupart de ses sujets ne sont pas des mannequins professionnels : elle préfère travailler avec des amis, des connaissances, voire de parfaits inconnus. Selon Joanne, la chose la plus importante chez un mannequin est son intérêt pour les idées explorées par le photographe.

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Il n’est pas difficile de remarquer que Joanne choisit principalement des modèles féminins. Et quand on lui demande pourquoi, elle admet que représenter majoritairement des femmes est un choix conscient, et que ce choix est guidé par le fait que la sexualité féminine est toujours largement opprimée dans notre société :

“Le complexe de la Madone-putain restreint l’expression sexuelle et envoie des messages contradictoires aux femmes concernant leur sexualité. J’explore le thème de l’objectification en utilisant des matériaux ordinaires placés dans des contextes fétichistes. J’espère ainsi exposer des contradictions.”

Joanne nous explique qu’elle s’est tout de même récemment aventurée dans le royaume des formes masculines : “Je suis totalement ouverte à toutes les identifications sexuelles.” On lui souhaite de continuer sur sa lancée car ses images ultra-pop et léchées sont à la fois bizarres, gênantes et intrigantes.

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Vous pouvez suivre Joanne Leah sur son compte Instagram