Les portraits d’Andrew Kung déconstruisent les clichés liés aux masculinités asiatiques

Publié le par Lise Lanot,

© Andrew Kung

Le photographe publie un livre visant à représenter la multitude de visages des masculinités asiatiques aux États-Unis.

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Andrew Kung est né et a grandi sur la côte ouest des États-Unis, à San Francisco, une ville connue pour sa “grande communauté d’Asio-Américain·e·s”. Petit, il parlait mandarin avec sa famille et se rendait régulièrement à Pékin pour rendre visite à ses proches. C’est en grandissant et en voyageant davantage à l’intérieur des États-Unis que le jeune homme a commencé à s’interroger sur la place réservée aux immigré·e·s et descendant·e·s d’immigré·e·s asiatiques et sur sa propre identité.

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Fatigué du racisme ordinaire et de ces remarques qu’il n’en pouvait plus d’entendre (“D’où tu viens vraiment ?”, “Ton anglais est vraiment super bon” ou encore “T’es pas mal pour un Asiatique !”), il a passé deux années à concevoir sa série photo The All-American Book, espérant rendre compte de la réalité des masculinités asiatiques aujourd’hui.

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“J’aimerais avoir un héros qui me ressemble”. (© Andrew Kung)

Une multitude de visages pour oublier le cliché de la “minorité modèle”

“Les Asio-Américain·e·s ont toujours été étiquetés comme la ‘minorité modèle’ : un groupe qui baisse la tête, travaille extrêmement dur, finit par entrer dans une bonne école et trouve un très bon travail. Cette idée que les Asio-Américain·e·s parviennent à accomplir plus de choses que les autres d’un point de vue socio-économique brouille toutes les nuances et les obstacles que nous connaissons”, élaborait Andrew Kung auprès de Dazed.

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L’artiste poursuit en indiquant que malgré les apparences, les Asio-Américain·e·s ont le taux de pauvreté le plus haut de toutes les communautés vivant à New York. Décidé à contrer ces clichés ainsi que les représentations asexuées réservées aux hommes d’origine asiatique, le photographe a porté une attention toute particulière au stylisme de ses modèles et a sélectionné ces derniers (dont 90 % sont ses amis) pour qu’ils représentent “toutes les ethnicités et toutes les sexualités”.

“Jullian”. (© Andrew Kung)

Les titres donnés aux images abordent directement les thèmes du manque de représentation de personnes d’origine asiatique dans les médias (“J’aimerais avoir un héros qui me ressemble”), des difficultés d’ascension sociale (“Briser le plafond de bambou”) ou encore de l’exotisation (“Désexualisation vs. Fétichisation”).

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Selon Andrew Kung, bien que les représentations commencent doucement à évoluer, la première image venant en tête lorsqu’on parle de l’homme américain est “un homme blanc prototypique : séduisant, bien bâti, volubile, ayant confiance en lui, sportif et admiré des femmes”. En publiant The All-American [“Les Américains typiques”, ndlr], il déclare en images que les Asio-Américain·e·s peuvent aussi bien représenter l’idée du masculin aux États-Unis que n’importe quel autre homme.

“Les temps changent”. (© Andrew Kung)
“Plus que le Kung fu”. (© Andrew Kung)

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“Lim”. (© Andrew Kung)
“Comment être Américain”. (© Andrew Kung)
“Groupe”. (© Andrew Kung)

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“Groupe”. (© Andrew Kung)
“Désexualisation vs. Fétichisation”. (© Andrew Kung)
“Désexualisation vs. Fétichisation”. (© Andrew Kung)
“Briser le plafond de bambou”. (© Andrew Kung)

Vous pouvez retrouver The All-American Book ici et le travail d’Andrew Kung sur son site et sur son compte Instagram.