Le travail de Widline Cadet est constitué de tensions et d’allers-retours entre les media (photo, vidéo, installation), les narrations (individuelle ou universelle, concernant l’expérience de l’immigration aux États-Unis) et les temporalités (passé, présent et un futur imaginé).
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Ayant passé son enfance en Haïti avant d’émigrer avec sa famille aux États-Unis, l’artiste interroge “les souvenirs de celle qu’elle était en Haïti et sa perception d’elle-même au présent, en tant que femme noire immigrée aux États-Unis”, détaille la galerie Deli, qui expose sa série Se Sou Ou Mwen Mete Espwa m (I Put All My Hopes On You).
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Afin de mettre en lumière cette dissociation, Widline Cadet présente des autoportraits – parfois solitaires, parfois dédoublés. Les clichés montrant des membres de sa famille interrogent quant à eux le “rêve américain” et la pression qui lui est associée :
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“Ma mère me dit fièrement qu’elle place tous ses espoirs en moi (et en mes sœurs) et je ne peux pas m’empêcher de me sentir attristée par le poids de ses mots. Les mêmes mots que mes grands-parents ont dû lui dire à un moment.
À 63 ans, ma mère a passé les deux tiers de sa vie en Haïti et le dernier tiers aux États-Unis. Moi, j’ai passé un tiers de ma vie en Haïti et les deux derniers tiers aux États-Unis. Malgré les différences concernant les endroits où on a vécu la majorité de notre vie, je ne peux m’empêcher de remarquer la nature cyclique et intergénérationnelle de la façon dont on porte l’espoir dans notre famille”, écrit l’artiste.
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L’exposition de Widline Cadet “Se Sou Ou Mwen Mete Espwa m (I Put All My Hopes On You)” est visible à la galerie Deli jusqu’au 13 août 2021.