Le logo du groupe Nirvana est dans la tourmente

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Frank Micelotta/Getty Images

L'auteur du célèbre smiley tirant la langue ne serait pas l'œuvre de Kurt Cobain. Son créateur présumé réclame une reconnaissance.

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Alors que Marc Jacobs est en procès depuis 2018 avec Nirvana pour avoir exploité l’identité visuelle du groupe dans le cadre d’une collection, un retournement de situation risque d’influer sur le jugement de Jacobs (lequel ne tombera pas avant 2021) : un artiste veut rétablir la vérité sur la paternité du dessin.

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Le logo, ce smiley jaune aux yeux en croix et à la langue tirée, a toujours été attribué à Kurt Cobain, leader du groupe grunge. Il semblerait que l’artiste californien Robert Fisher ne soit pas d’accord avec cette version de l’histoire. Ce dernier a travaillé en tant que directeur artistique freelance pour le label Geffen Records dans les années 1990 et a donc participé à l’élaboration de plusieurs couvertures d’album pour Nirvana, en pleine ascension, notamment celle de Nevermind, sans jamais signer de contrat de copyrights avec le label ou avec Nirvana Inc..

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© Nirvana Inc.

Fischer atteste aujourd’hui qu’il serait l’auteur du logo, qu’il aurait donné l’idée de ce smiley devenu iconique et se serait d’ailleurs inspiré de toute la culture acid de l’époque en dessinant plusieurs variations du smiley. Ce logo était initialement destiné au merchandising du groupe. Il a été payé en une facture par le label et ne perçoit donc pas de droits d’auteur. 

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Au Los Angeles Times, il a confié que ce n’était “pas juste” que l’histoire ait retenu Cobain comme l’auteur du logo. L’entreprise Nirvana Inc. a effectivement fait reconnaître sa paternité officielle sur le dessin en 1993, soit deux ans après sa présumée création par le directeur artistique. Toutefois, Fischer intervient dans le cadre du procès avec Marc Jacobs en tant que “réel auteur” du logo, alors qu’il n’a jamais demandé de reconnaissance de copyrights depuis 29 ans – et ne compte pas pour autant le faire bien qu’il ait tous les éléments pour le prouver.

La collection “Bootleg Redux Grunge” de Marc Jacobs. (© Neiman Marcus)

Si, légalement, il n’a pas fait de démarches pour obtenir la paternité officielle du logo, l’Américain aimerait cependant être reconnu comme le créateur de cet élément visuel important pour l’histoire du groupe (et pour le procès). De son côté, l’avocat représentant Nirvana pense que les dires de l’auteur présumé sont “sans fondement juridique et factuel” et qu’ils ne risquent pas de compliquer le procès.

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“Nous avançons. Le plagiat que Marc Jacobs a entrepris pour son propre bénéfice financier est trop évident pour pouvoir être contredit”, a déclaré l’avocat de Nirvana. “C’est simplement un procès entre deux structures qui veulent se faire des millions sur le dos d’un design qu’aucune d’entre elles n’a payé ou créé”, explique quant à elle l’avocate de Fischer. La défense de Marc Jacobs défend de son côté que le logo n’est pas un plagiat puisque à la place des croix, le couturier a placé un M et un J. Un détail somme toute disputable. 

La collection “Bootleg Redux Grunge” de Marc Jacobs. (© Neiman Marcus)