La difficulté de la photo de nature est bien d’effacer la présence du photographe, de montrer la faune et flore telle qu’elle s’épanouit sans notre activité et notre œil intrusif. Pour contourner cet obstacle, le photographe Sergey Gorshkov a eu la bonne idée de physiquement disparaître de sa prise d’image. Pour participer au concours du photographe de la faune de l’année, il a caché des appareils photo dotés de détecteurs de mouvement pendant onze mois dans la forêt russe, jusqu’à capter un moment hors du commun.
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La technique a été payante : le photographe est le lauréat de l’édition 2020 du prestigieux concours, organisé par le Natural History Museum britannique depuis 56 ans. Son image d’un tigre de Sibérie femelle enlaçant un arbre a conquis le jury, au sein duquel siège la duchesse de Cambridge Kate Middleton, parmi 49 000 candidatures.
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Au fil de ses éditions, le concours britannique met en avant des aspects souvent difficiles de la vie sauvage. En 2018, le photographe Marsel van Oosten avait été récompensé pour sa photo “The Golden Couple”, montrant un couple de rhinopithèques, des animaux en voie de disparition, en Chine. L’année précédente, c’était la dramatique image d’un rhinocéros ensanglanté et privé de sa défense par des braconniers qui remportait le premier prix.
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Cette année, la photographie primée semble pittoresque. Évidemment, le tigre n’enlace pas l’arbre par excès d’amour mais pour y imprégner son odeur. La réalité difficile du monde animal rattrape cependant l’image, sachant que le tigre de Sibérie est une espèce en voie de disparition.
Le concours, à vocation pédagogique, n’oublie pas de réserver un prix aux jeunes photographes. Cette année, c’est l’adolescente finlandaise Liina Heikkinen qui peut se targuer d’avoir remporté le prix jeunesse, grâce à sa photo d’un renard venant de dévorer une oie. Pas de quartier.
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Fidèle à sa volonté de montrer la nature sous toutes ses coutures et de militer pour le respect de l’environnement et des animaux, la compétition a primé des photos mettant en lumière le triste destin d’animaux esclaves et menacés. Le reste de ces images lauréates est visible à Londres, au sein d’une exposition dédiée, jusqu’au mois de juin 2021.
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