La folle histoire de l’invention du smiley

Publié le par Lisa Drian,

© Flickr

Entre guerre de copyright et appropriation du dessin, l’histoire n’est pas si joyeuse que ça.

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Tout le monde connaît cette tête jaune au large sourire. Elle fait maintenant partie de nos émojis et nous l’utilisons tous les jours sur notre téléphone. Retour en 1963, à Worcester, dans le Massachusetts aux États-Unis, où tout a commencé, pour découvrir une histoire pas si joyeuse.

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Le dessinateur et graphiste Harvey Ball recevait à l’époque une mission : remonter le moral des employé·e·s de la State Mutual Life Assurance Company. Il aurait fallu seulement dix petites minutes au dessinateur pour créer ce smiley mondialement connu, sur du papier jaune, parce que c’était une surface “ensoleillée et lumineuse”, selon l’artiste.

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Harvey Ball (assis) au 35e anniversaire d’une dédicace de smiley à Worcester, dans le Massachusetts. (© Wikimedia Commons)

Les petits smileys ont d’abord gagné les affiches de la compagnie d’assurances et sont vite devenus populaires. Les dérivés avec le visage jaune souriant étaient partout : T-shirts, porte-clés, autocollants… L’empire du smiley se mettait en place. Néanmoins, jamais le dessin n’a été reconnu, ni enregistré au Copyright Office, le bureau fédéral qui enregistre la propriété intellectuelle aux États-Unis.

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La guerre du copyright

Une bataille de la propriété intellectuelle commence en 1970 quand Bernard et Murray Spain, propriétaires de l’entreprise américaine de cartes postales Hallmark, déposent un copyright sur le dessin avec le slogan “Have a Happy Day”.

Pas moins de 50 millions de pins smiley et d’objets en tout genre avec le design original de Harvey Ball sont alors vendus. Le but ? Faire des bénéfices tout en essayant de regagner l’optimisme américain pendant la guerre du Vietnam. L’année d’après, c’est le journaliste français Franklin Loufrani qui lance The Smiley Company, une société de licence de marque qui détient les droits du smiley dans plus de 100 pays.

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© Hallmark

En 2001, le fils du dessinateur, Charlie Ball, tente de sauver l’œuvre de son père et de l’arracher au monde de la consommation, le dessin y étant déjà bien ancré… Il crée alors la World Smile Foundation, axée sur de petites activités caritatives.

“Harvey Ball croyait que chacun de nous avait la capacité de faire la différence, d’apporter du positif dans ce monde, et il vivait selon cette croyance”, peut-on lire sur le site de la World Smile Foundation. “Je savais que tout effort pour améliorer le monde, aussi petit soit-il, en valait la peine. Et il a compris la puissance d’un sourire et d’une bonne action”, aurait déclaré l’entreprise à propos du dessinateur, soucieux de répandre le bien autour de lui.

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Le petit smiley a donc connu plusieurs rebondissements. D’un symbole d’optimisme à un empire commercial, le bonhomme jaune a fini par devenir un emblème dans les années 1990, au sein de la rave culture.

nursary: elevenacres: Harvey Ball- creator of The Smiley Face he looks like hes seen the devil with his own two eyes! good for him